Le Burundi fêtait lundi le 57e anniversaire de son indépendance. L’occasion pour le président Pierre Nkurunziza d’annoncer une série de mesures aussi bien symboliques que financières, de nature à satisfaire une grande partie de la population, à moins d’une année des élections générales dont une présidentielle, prévue en mai 2020.
C’est tout un symbole. Le président Pierre Nkurunziza a décidé de débaptiser de nombreuses infrastructures. Fini les noms qui se référent aux anciens régimes issus de coups d’État militaires, d’une armée alors dominée par la minorité tutsie. Le stade de Bujumbura qui portait jusqu’ici le nom de Prince Louis Rwagasore, le père de l’indépendance du Burundi, devient le Stade des Braves.
Sont désormais mis à l’honneur notamment Melchior Ndadaye, premier président hutu démocratiquement élu en 93 et qui fait aujourd’hui l’unanimité, mais aussi des figures très controversées comme celle du général Adolphe Nshimirimana, véritable n°2 du régime assassiné en 2015 au plus fort de la contestation du 3e mandat de Nkurunziza.
Mais au final, le président burundais a choisi des noms et des symboles qui parlent à la majorité de la population, estime un haut cadre burundais, qui rappelle que nous sommes à moins d’une année des élections de 2020.
Le président Nkurunziza a également parlé au porte-monnaie des Burundais. Il a annoncé la suspension des « contributions » forcées auxquelles était soumise toute la population, en vue de financer les élections de 2020. Le pouvoir estime qu’il a déjà recueilli ce qu’il fallait pour les organiser sans aucune aide extérieure.
Enfin, les augmentations automatiques annuelles des salaires des fonctionnaires burundais, qui étaient suspendues depuis quatre ans, vont être rétablise a promis le président. De quoi mettre un peu du beurre dans les épinards d’une population burundaise frappée de plein fouet par une grave crise économique.