L’opposant historique Ni John Fru Ndi, président du SDF, kidnappé par des indépendantistes présumés dans sa résidence hier à Bamenda en région anglophone. Cet enlèvement est intervenu à deux mois d’intervalle presque jour pour jour après le précédent qui mettait déjà en scène les mêmes acteurs dans cette partie du Cameroun en proie à une grave crise socio-politique.
Selon un communiqué de son parti, des individus non identifiés ont fait irruption à l’entrée du domicile de Ni John Fru Ndi vendredi en milieu d’après-midi. Ils ont procédé à des tirs de sommation pour tenir à l’écart sa garde avant d’entrer dans la résidence. Ni John Fru Ndi « est alors sorti pour s’enquérir de la situation et c’est alors que les assaillants l’ont enlevé pour une destination inconnue ». Son garde du corps qui a essayé de s’interposer a reçu des balles à bout portant et a été grièvement blessé.
Une source familiale renseigne que le leader du SDF revenait à peine d’une hospitalisation lorsque ces événements sont survenus.
C’est la deuxième fois en l’espace de deux mois que cet opposant historique au président Paul Biya, anglophone originaire de Bamenda, paie de sa personne par des rapts dans ces régions en crise. Le 27 avril dernier déjà, alors qu’il se rendait aux obsèques d’un député de son parti, son cortège avait été intercepté par des combattants séparatistes qui l’avaient gardé captif plusieurs heures avant de le libérer. Ils avaient exigé de lui qu’il rallie leur cause. Ni John Fru Ndi s’y était refusé.
Jean-Robert Wafo, en charge de l’information pour le SDF, regrette qu’aucune mesure officielle n’ait été prise pour assurer la sécurité de Ni John Fru Ndi après ce premier incident.
A l’heure où nous parlons, les ravisseurs n’ont pas encore été identifiés, mais en plus, nous ne savons pas où ils se trouvent
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