Au Soudan, le Conseil militaire transitoire a annoncé le 25 juin que le président déchu Omar el-Béchir serait jugé à Khartoum pour tous les crimes pour lesquels la Cour pénale internationale le réclame. Le CMT réitère ainsi son refus de transférer l’ancien président devant la CPI. Cette annonce intervient après la comparution d’Omar el-Béchir le 16 juin devant le procureur général pour répondre à des accusations de corruption et de répression, ce qui avait suscité une vague de critiques dans le pays.
Impossible de savoir pour le moment si le Conseil militaire transitoire (CMT) a réellement la volonté de juger l’ancien président soudanais, ou s’il s’agit d’une manœuvre pour esquiver les demandes pressantes de la Cour pénale internationale (CPI) concernant Omar el-Béchir.
L’annonce vise en tout cas à calmer la colère des contestataires qui réclament son jugement pour tous les crimes commis durant les 30 ans de son règne. L’ancien chef d’État est sous coup de deux mandats d’arrêt de la CPI, ordonnés successivement en 2009 et 2010 pour des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide au Darfour.
Mais Abdel Fatah al-Burhan, le chef du CMT, estime que la justice soudanaise est indépendante et capable de remplir entièrement sa mission en organisant le procès de l’ex-dirigeant soudanais, qui sera par ailleurs transmis en direct à la télévision soudanaise.
Plusieurs partis politiques de l’opposition au Soudan contestent cette décision et appellent à ce qu’Omar El-Bechir soit traduit devant la CPI. Ils accusent le CNT d’intervenir dans les affaires du procureur général.
Il y a une semaine, Fatou Bensouda, la procureur générale de la CPI, avait plaidé devant l’ONU pour une traduction d’Omar el-Béchir devant la justice internationale. Plusieurs pays membres du Conseil de sécurité l’avaient alors soutenue.
►À (ré)écouter : Le Soudan face à l’après Omar el-Béchir