Au Gabon, les travailleurs du secteur des transports en commun sont en colère. À l’origine de leur grogne, une augmentation de 20% des prix du carburant. Depuis le 1er juin dernier, le prix du litre d’essence et du gazole frôle 700 FCFA. Les chauffeurs de taxi estiment que les nouveaux tarifs sont insupportables. Après l’échec des négociations avec le gouvernement, ils ont décidé, hier samedi, de procéder à leur tour à une augmentation de 100 FCFA de plus par trajet.
Désormais c’est « œil pour œil, dent pour dent » ! « Trop c’est trop !», ont hurlé les chauffeurs de taxi présents à l’Assemblée générale. Finie la phase des négociations stériles. Place à l’action, ont-ils décidé. Dès ce lundi donc, les Librevillois vont payer un peu plus cher pour se déplacer.
« Nous disons qu’à partir du lundi 24, sur chaque ligne qui part d’un point A à un point Z, les tarfis vont augmenter de 100 F. Plus précisément, les lignes où (la course) c’est 100 F, à partir de lundi, c’est 200 F. Là où c’est 200, à partir de lundi c’est 300 ! », nous explique Jean-François Matsougou, porte-parole de la Coalition nationale des syndicats du secteur des transports (CONASYSTRA).
La coalition rejette toute la responsabilité sur le gouvernement. « Quand le gouvernement augmente le carburant, poursuit Jean-François Matsougou, il sait que la population va en pâtir… mais nous n’avons pas d’autre choix parce que personne ne fait du commerce pour perdre (de l’argent). Que la population ne se trompe pas de cible: il ne faudrait pas qu’elle s’en prenne aux transporteurs parce que les transporteurs ne font pas de surenchères ! »
Depuis 2015, le Gabon, sous la pression du FMI et de la Banque mondiale, a décidé de ne plus subventionner les produits pétroliers. D’où ces nombreuses augmentations qui n’épargnent même pas le pétrole lampant indispensable dans les villages.