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Présidentielle en Mauritanie: Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi, invité de RFI

Toute cette semaine, RFI donne la parole aux candidats de l’élection présidentielle du samedi 22 juin, en Mauritanie. Ce soir, nous entendons le benjamin de la course, Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi. Ce haut fonctionnaire au Trésor mauritanien fait avec cette élection son entrée en politique.

RFI : Quelle est l’urgence pour la Mauritanie aujourd’hui ?

Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi : L’urgence pour la Mauritanie, c’est un redressement pour notre système éducatif. C’est un système qui fonctionne mal, donc on doit faire une réforme en la matière de manière à renforcer l’unité nationale parce que notre système éducatif fonctionne mal. Nous avons des écoles pour des pauvres, d’autres pour les riches. L’école publique est destinée pour les pauvres seulement et pour une seule ethnie presque. Et ça, c’est un grand risque pour l’unité nationale elle-même.

À part la réforme de l’Éducation nationale, quelles sont les mesures que vous prendriez si vous étiez élu pour renforcer cette cohésion nationale ?

On doit reprendre le programme éducatif. Entre 4 et 6 ans, on va enseigner les langues nationales. Toutes les langues nationales, on doit les enseigner avec l’arabe et le français, le wolof et le soninké, et le poular.

Vous voulez que les enfants apprennent 5 langues ?

Après au niveau de l’école primaire, on va continuer à développer les 5 langues. On va commencer aussi à apprendre d’autres langues, peut-être au niveau du collège, l’anglais ou l’espagnol. Mais les langues les plus importantes que tous les enfants mauritaniens doivent apprendre au niveau de l’école primaire et des jardins d’enfants, c’est les langues nationales, plus le français. C’est la fondation pour une génération qui communique.

Est-ce que la sécurité est une question qui vous préoccupe ?

Bien sûr. Ça va toujours rester une thématique centrale. Mais je crois qu’il n’y a pas de risque pour le terrorisme. Il n’y a pas de risque à l’intérieur de la Mauritanie, il y a des risques qui viennent de l’extérieur. Il faut continuer à développer notre unité nationale ici à l’intérieur, continuer à faire de la bonne coordination avec les pays développés dans le monde comme la France et les États-Unis. Nous avons le G5 [G5 Sahel : Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad] c’est une expérience très importante qui peut aussi sécuriser notre pays.

C’est votre première candidature à un tel scrutin. Vous êtes haut fonctionnaire au Trésor mauritanien. Qu’est-ce qui vous a décidé à entrer dans cette arène politique ?

J’étais franchement apolitique. J’ai constaté qu’il y avait une absence totale de la jeunesse au niveau de la scène politique. J’ai parlé avec des amis, des architectes, des avocats,des médecins, j’ai dit,  effectivement on ne doit pas continuer comme ça. Depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui, il y a juste 200 personnes ou 500 personnes qui font de la politique. Personne n’a pris sa retraite. J’ai dit, pourquoi ne pas constituer un noyau à partir des réseaux sociaux. On a réussi à faire un groupe de jeunes à partir des réseaux sociaux. Je crois que c’est le moyen le plus adéquat.

Vous voulez incarner une candidature de la jeunesse ?

Oui.

Quel âge avez-vous ?

J’ai 40 ans, juste l’âge de la candidature.

De quoi a besoin la jeunesse aujourd’hui ?

La jeunesse aujourd’hui, elle a besoin tout d’abord de confiance en soi.

Et comment peut-on l’aider à retrouver confiance en elle ?

On va la sensibiliser.

Votre nouveauté en politique fait que vous ne bénéficiez pas comme d’autres d’une base importante… Comment souhaitez-vous régler ce problème-là ?

Il y a aussi la majorité qui ne parle pas et qui peut voter contre les grands politiciens, qui peut voter pour nous. Mais ils ne vont pas dire cela. Je sais très bien que c’est un projet dur et qui demande du travail, mais on va simplement commencer ce travail. Et nous avons déjà déposé la demande d’autorisation d’un parti qui s’appelle « Notre  choix ». Si jamais demain on ne passe pas comme président, demain on va se présenter aux élections municipales et législatives. Comme ça, on va continuer à former un vrai parti.

Pour vous, c’est le point de départ d’un parcours politique ?

Oui, c’est un point de départ.

Au vu du nombre de candidats et du poids de certains d’entre eux, est-ce qu’un second tour sera inévitable pour cette élection ?

Oui, je crois que le second tour, c’est probable. C’est fort probable.

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