Le Niger s’est doté d’une nouvelle loi sur le culte religieux, adoptée lundi 17 juin à l’Assemblée à une large majorité malgré les réticences de plusieurs députés et la grogne de certains religieux. Avec ce texte, les autorités affirment noir sur blanc que la liberté de culte est garantie au Niger, tout en encadrant la pratique religieuse.
Le texte reste général mais son application pourrait néanmoins rencontrer encore quelques obstacles. Le professeur Sounaye Abdoulaye, chercheur à l’université Abdou-Moumouni de Niamey, affilié à un laboratoire d’anthropologie, le Lasdel, s’interroge sur les moyens de faire appliquer cette loi face aux réticences de la société civile islamique, qui estime que l’État n’a pas son mot à dire dans les affaires religieuses.
Dans quelle mesure cette loi va être appliquée ? J’ai encore quelques doutes dans la mesure où j’entends beaucoup de résistance et de critiques. Il y a un sentiment très fort au Niger qui consiste à dire que l’État n’a pas qualité à réguler l’islam et, par conséquent, ne devrait pas regarder de ce côté-là.