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Niger: la loi destinée à mieux encadrer l’exercice du culte adoptée

Les députés nigériens ont adopté lundi 17 juin la nouvelle loi sur le culte religieux malgré les émeutes et l’opposition de certains chefs religieux à Niamey et à Maradi.

Il aura fallu huit heures aux députés pour examiner les 21 articles du projet de loi sur l’exercice du culte religieux au Niger, lundi, avant de passer au vote : 125 voix pour et 32 contre.

Pour le président Iro Sani, la loi sur le culte est donc adoptée. « Mesdames et messieurs les députés, par le présent vote, nous venons d’adopter le texte en examen. Ainsi, la loi relative à l’exercice du culte en République du Niger est adoptée », a-t-il déclaré.

De confession religieuse musulmane à 99%, les députés ont, dans leur grande majorité, souhaité un meilleur contrôle du culte par l’État. Cette loi a en effet vocation à combler « une absence totale de normes » concernant l’exercice du culte dans un « environnement sous-régional marqué par un développement de tendances religieuses fondamentalistes et extrémistes », expliqué en avril le communiqué après la présentation du texte en Conseil des ministres.

Quant aux partis de l’opposition, ils ont tour à tour critiqué la méthode utilisée par le gouvernement pour faire passer le texte. Un député a déclaré sans ambages que le gouvernement voulait détruire l’islam.

Sur les 105 associations islamiques enregistrées au Niger, a précisé le ministre d’État à Intérieur Mohamed Bazoum, seules huit se sont démarquées du projet, ce qui n’a pas empêché le groupe parlementaire de l’opposition de déclarer « qu’il ne voit pas l’opportunité d’un tel projet de loi parce qu’il ne comporte aucune plus-value ».

Dans la nuit de samedi à dimanche, une église avait été incendiée à Maradi, dans la troisième ville du pays, par des manifestants qui protestaient contre l’arrestation d’un influent imam, qui avait qualifié la loi « d’anti-islam ». Libéré dimanche, cheikh Rayadoune avait finalement appelé ses partisans au calme et indiqué avoir « été induit en erreur par ceux qui lui ont traduit (du français au haoussa) un texte supposé être le document officiel ».

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