L’annulation par la Cour constitutionnelle de l’élection de plus de 30 parlementaires, tous ou presque issus des rangs de l’opposition « nuit à un climat apaisé », affirment les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suisse et le Canada, dans une déclaration conjointe des quatre chefs de mission à Kinshasa.
Pour les quatre ambassadeurs, les décisions prises par la Cour constitutionnelle cette semaine l’ont été « en dehors des échéances » prévues par la loi. Elles « nuisent à un climat politique apaisé » et « aggravent les tensions politiques dans le pays », s’alarment l’ambassadeur américain, anglais canadien et suisse dans une déclaration commune mise en ligne sur les réseaux sociaux et plutôt directe.
Une référence aux tensions qui règnent depuis que la Cour constitutionnelle a invalidé l’élection d’une trentaine de députés, la plupart appartenant à l’opposition. Une décision qui concerne plus d’un cinquième de leurs sièges à l’Assemblée. « Nous condamnons les confrontations », écrivent les quatre ambassadeurs, qui appellent les acteurs politiques « à proscrire toute forme de violence ».
Avant d’ajouter : « Nous regrettons vivement l’incertitude et la méfiance créées par ces décisions », insistent Washington, Londres, Berne et Ottawa. Des décisions qui visent surtout les membres de la coalition Lamuka de l’opposant Martin Fayulu, qui revendique toujours la victoire à l’élection présidentielle. Sa formation politique a d’ailleurs annoncé « la suspension des activités de tous ses parlementaires » jusqu’à nouvel ordre.
L’Union européenne (UE) ne s’est pas associée à la déclaration commune alors qu’elle a dans le passé signé des prises de position communes sur la RDC avec les quatre pays signataires.
Jean-Lucien Bussa, président de la Coalition des démocrates (CODE), un parti membre du FCC du président sortant Joseph Kabila, tient à rappeler que l’opposition n’est pas la seule victime des arrêts de la Cour suprême.
Mon regroupement politique a vu ses trois députés nationaux être invalidés par des jugements iniques de la Cour constitutionnellement, et donc je considère que la question doit plutôt être posée de manière globale.
Il appelle donc le président Félix Tshisekedi a jouer son rôle de magistrat suprême et à annuler les décisions de la Cour constitutionnelle.