Que s'est-il réellement passé au Soudan, samedi dernier ? Le Conseil militaire soudanais affirme avoir arrêté 68 officiers. Des généraux dans leur majorité. Ils sont accusés d'avoir été associés à un projet de putsch. Les généraux qui ont évincé Omar el-Béchir, sont au pouvoir depuis le 11 avril. Ils rechignent à remettre le pouvoir à un gouvernement civil. Pour beaucoup d'activistes dans le mouvement de contestation, parler d'un putsch n'est qu'une mauvaise comédie.
Le Conseil militaire soudanais n'a jamais parlé officiellement de putsch, mais des officiers de la junte militaire au pouvoir ont fait circuler des détails et des noms. Des informations qui ont alimenté la presse soudanaise depuis mercredi mais qui sont cependant parfois contradictoires.
Elles annoncent dans un premier temps, une tentative de putsch, menée par des officiers islamistes et, ou, des fidèles d'Omar el-Béchir, dont certains sont à la retraite. Curieusement, aucune trace matérielle de ce putsch n’existe.
Le Conseil militaire nie d'abord l’information avant d'affirmer avoir mis en détention plusieurs dizaines d’officiers soupçonnés de fomenter un soulèvement.
Les islamistes mis en cause nient toute implication. Amir Nooman, un dirigeant du mouvement islamique estime même qu'une telle idée est irraisonnable. « Ce n'est pas dans notre intérêt au moment où le pays s'apprête à organiser des élections », dit-il.
Putsch ou purge au sein de l'armée ?
Oday Mirghanni, de la coalition des Forces pour la liberté et le changement se demande s'il ne s'agit pas d'une opération montée pour gagner du temps et essayer de garder le pouvoir ! « On ne peut pas considérer comme un putsch, le fait de s'opposer à la politique sanguinaire du Conseil militaire », p...