Une vingtaine de jours après l’offre de médiation, les premières rencontres ont commencé à Cotonou. Le contexte : les 83 députés élus le 28 avril appartiennent au camp Talon, il s’agit des républicains et des progressistes, les seuls partis d’ailleurs à avoir une existence légale. Tous les autres partis n’ont toujours pas de certificat de conformité. Des figures majeures de l’opposition sont contraintes de vivre à l’étranger. L’Église a joué un rôle essentiel dans l’avènement de la démocratie dans ce pays. La médiation démarre doucement. Point d’étape.
Le médiateur en chef est le président de la conférence épiscopale assisté de deux collaborateurs et de l’archevêque de Cotonou. Mgr Victor Agbanou et son équipe ont reçu séparément, il y a quelques jours à Cotonou Me Joseph Djogbenou, président de la Cour constitutionnelle et Louis Vlavonou, président du nouveau Parlement contesté.
Questions, écoute, échanges, voilà le format. Selon des confidences, une doléance contenue dans la lettre pastorale n’a pas plu au sommet de l’État. Chaque camp s’est expliqué et l’incompréhension aurait été évacuée selon nos sources.
Puis Joseph Djogbenou annonce au clergé que le président Talon est prêt à recevoir la délégation. Pour l’instant, aucune rencontre entre Talon et le clergé n’a eu lieu. Protocole ou stratégie, l’Eglise souhaite rencontrer le chef de l’Etat après avoir vu tout le monde.
Le calendrier prévoit un rendez-vous avec les leaders de l’opposition dans une dizaine de jours.
Quant aux deux anciens présidents, Nicéphore Soglo a déjà vu un évêque ; Boni Yayi, lui, depuis qu’il est cloîtré chez lui, a désigné son beau-frère pour le représenter. Marcel de Souza a été reçu par l’Église une fois déjà.
Néanmoins on ignore si les évêques ont quand même prévu de rencontrer l’ancien président.