Au Burkina Faso, plusieurs familles entières ayant fui l’insécurité dans la province du Soum, sont arrivées depuis quelques jours à Ouagadougou. Ces populations, principalement composées de femmes et d’enfants viennent de Silgadji, Botogui et Arbinda. Elles estiment ne plus être en sécurité dans leur village suite aux multiples assassinats des hommes par les groupes armés. En attendant de leur trouver un site d’accueil, ces déplacés sont installés dans quelques écoles.
Assise sous un arbre parmi d’autres femmes et enfants, Kalidjata Badini, la cinquantaine, veuve et mère de sept enfants a quitté Silgadji pour la capitale pour échapper aux exactions d’hommes armés.
« C’est un malheur qui nous frappe, confie-t-elle. Des hommes armés ont d’abord tué sept de nos voisins, ensuite sept autres personnes dont un pasteur. Et c’était des assassinats ciblés. Mais la dernière tuerie a concerné 13 personnes donc on ne pouvait plus rester. On n’avait pas d’autre choix que fuir. Actuellement un enfant de quatre ans est toujours porté disparu. »
Selon Seydou Sawadogo, tous les hommes de Botogui, son village, font l’objet de représailles de la part d’hommes armés. Dans leur fuite, ils ont dû abandonner tout sur place souligne-t-il. « Actuellement, nous avons laissé là-bas du matériel, et on ne sait pas comment on va le ramener ici, on a tellement peur. On attend donc que la sécurité revienne. »
Environ un millier de personnes dont 350 enfants sont déjà à Ouagadougou. Tout manque sur les différents sites où se sont installées ses populations venues de la province du Soum selon Albert Bamogo, le maire de l’arrondissement n 9 qui les accueille. « Il y a principalement des jeunes, dit-il, la moyenne est entre sept et huit ans, ça fait pitié. Les mesures urgentes concernent les tentes, la santé, faire appel à des psychologues pour ceux qui sont traumatisés. »
Une chaîne de solidarité a été déjà lancée sur les réseaux sociaux pour venir en aide à ces déplacés, pendant qu’on annonce des nouvelles vagues d’arrivées.