La situation reste tendue au Soudan. Lundi 3 juin, les militaires ont pris d’assaut le sit-in, le cœur de la révolution à Khartoum. Mais leur opération était plus large, ils ont visé également d’autres quartiers de la ville, des institutions et même des hôpitaux.
Mardi, le quartier de Burri restait comme en état de siège. Soldats et habitants continuaient de se faire face. À diverses intersections, des pick-up de l’armée, équipés de mitrailleurs, sont stationnés. Les rues sont quant à elles coupées par des barricades érigées par les habitants. La circulation est quasiment impossible.
« On a assisté à des scènes du National Geografic, avec une proie en train de fuir et un prédateur à sa poursuite, confie Mahmoud Huzeifa, un habitant. On était chassés comme du gibier, donc on a bloqué les routes pour notre sécurité. Ils nous poursuivaient, mais on a décidé d’arrêter de courir. On a fait des barricades. »
Dernière nouvelle, les forces de sécurité n’ont pas fait que démanteler le sit-in ou mener des opérations dans d’autres quartiers ; lundi, elles s’en sont aussi prises à des institutions comme les hôpitaux. Aux urgences de l’un d’eux, mardi, des dizaines de patients déambulent, parfois en sang. Tous viennent du sit-in.
Certains ont la tête ou les bras bandés. D’autres dorment par terre. Pourtant, même à l’hôpital, ils ne sont pas en sécurité. « Les militaires ont tiré. On a essayé de partir, mais ils nous encerclaient. Un médecin a été blessé. Des soldats sont entrés », assure le fils d’un patient. Plusieurs alertes retentiront mardi.
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