En Centrafrique, alors que la région de Paoua a été durement touchée par des massacres le 21 mai dernier, le DDR a été tout de même relancé jeudi 30 mai. 137 hommes avaient déjà désarmé en décembre 2017-janvier 2018. Jeudi et au lendemain du lancement de projet de réintégration de l’OIM, c’est un nouveau groupe d’une centaine d’éléments du groupe armé RJ (le premier à désarmer, leur leader Armel Sayo est aujourd’hui Haut-commissaire à la jeunesse pionnière nationale – ministre délégué) qui a repris le processus de DDR.
Dans une petite clairière aux abords de la ville de Paoua une trentaine d’hommes armés attendent sous la pluie. Un à un ils viennent déposer AK47, MAS36 ou RPG. Parmi eux, Yvano. Il était lieutenant dans les RJ. « Je viens faire le désarmement, dit-il. Parce que je suis fatigué. Il y a trop de souffrance. J’avais rejoint les RJ parce qu’on a massacré ma famille et mes enfants, c’est pour cela que j’étais en colère et que je suis rentré dans les RJ. Maintenant je vais désarmer pour que le gouvernement me prenne en charge pour que je reste toujours dans la paix et que j’aille dans les FACA pour que je ramène la paix dans mon pays. »
Une fois l’arme déposée vérifiée et enregistrée, les hommes passent à la phase démobilisation. Identification, tests médicaux, sensibilisation.
Le capitaine Ngoni Guy Sylvère est le directeur du centre de coordination des opérations DDR. Les derniers massacres n’ont pas affecté ses activités assure-t-il : « Cette volonté de désarmer a été faite avant les massacres de Koundjili et Lemouna et aujourd’hui ils se sont bien préparés, dès qu’on est arrivé on a fait une séance de travail avec les responsables. Ils nous ont promis de mettre à notre disposition un certain nombre d’ex-combattants. Aujourd’hui c’est effectivement ce qui a été fait. Ils étaient bien organisés et je crois que demain on ira crescendo. »
À la sortie de la dernière tente, les cartes de démobilisés sont imprimées. Les treillis échangés pour des vêtements civils.