Au Nigeria, Muhammadu Buhari doit être investi ce mercredi 29 mai à Abuja pour un second mandat de quatre ans. Réélu en février avec près de 56 % des suffrages, Muhammadu Buhari entame un second mandat sur fond de contestation électorale. A la veille de son investiture, il a réaffirmé sur une chaîne publique sa priorité : lutter contre la corruption.
Muhammadu Buhari en est convaincu : ses détracteurs qui l’ont surnommé « Baba go slow » pour décrire la lenteur de son premier mandat, seront « choqués ». « Ils verront si je suis lent ou rapide » affirme-t-il dans un entretien sur la chaîne publique NTA. Le président accuse certains députés qui ont bloqué le budget pendant sept mois, d’être en partie responsables des retards pris par son administration.
Pour son second mandat, Muhammadu Buhari veut continuer de mettre l’accent sur la lutte contre la corruption. Si des avoirs et des biens ont pu être rapatriés d’Europe et d’Amérique, le président nigérian regrette la lenteur des procédures judiciaires enclenchées par l’EFCC, l’agence de lutte contre la corruption, contre d’anciens responsables politiques. A ce jour, aucune condamnation n’a été prononcée par la justice. « Je dois veiller à ce que ceux qui ont nui à notre économie soient puni », insiste-t-il.
Une des autres priorités de Buhari est de rendre la police et le pouvoir judiciaire plus efficace.
Cette investiture se tient sur fond de contestation. Le PDP, principal parti d’opposition, est toujours dans l’attente d’un jugement sur les recours demandant l’annulation du scrutin. La semaine dernière, une juge, membre du panel chargé d’étudier ce dossier, s’est récusée car son mari est un militant du parti de Muhammadu Buhari.