Le Botswana a levé le 22 mai l’interdiction de chasser l’éléphant sur son territoire. Une décision justifiée par le fait que la population des pachydermes a augmenté ces dernières années, et a des effets négatifs sur les revenus des agriculteurs. Mais en filigrane, il y aussi des enjeux électoraux
La raison officielle mise en avant par les autorités botswanaises pour expliquer la levée du moratoire sur la chasse aux éléphants, c’est en effet les dégâts causés par les pachydermes sur les terres agricoles. En 2014, le président botswanais Ian Khama, fervent protecteur de l’environnement avait interdit la chasse de ces animaux, dont la population a depuis significativement augmenté. Elle serait passée de 135 000 à 160 000 individus entre 2015 et aujourd’hui, selon des experts. C’est plus que dans n’importe quel autre pays africain.
Cette interdiction avait cependant provoqué des remous chez les députés du parti au pouvoir, pour qui le nombre d’éléphants devenait ingérable. L’actuel président botswanais, Mokgweetsi Masisi, arrivé au pouvoir l’an dernier, a rapidement pris ses distances avec cette politique, avant de finalement lever, le 22 mai, le moratoire décidé par son prédécesseur. Une mesure qui ne manquera pas de faire bondir les défenseurs de la biodiversité, mais qui devrait en revanche se révéler populaire auprès des électeurs ruraux, ce qui n’est pas anodin quand on sait que les Botswanais seront appelés aux urnes en octobre prochain pour choisir un nouveau président.