L’affaire a déjà conduit le président Mnangagwa a écarter le ministre de l’Énergie Joram Gumbo, remplacé à ce poste par Fortune Chasi qui était jusque-là aux Transports. Le pays connaît les délestages les plus graves depuis trois ans. L’économie tourne au ralenti et certaines usines ont dû suspendre leur activité. Les habitants, de leur côté, sont privés de courant une bonne partie de la journée. Ces mesures de restriction d’énergie risquent de nourrir la colère de la population déjà confrontée depuis quelques mois, aux pénuries d’essence et de produits alimentaires.
Des coupures de courant entre 5h00 et 10h00, puis entre 17h00 et 22h00, a annoncé la compagnie zimbabwéenne d’électricité ZETDC. Le patronat s’est ouvertement inquiété des mesures de rationnement de l’électricité imposées par la compagnie nationale.
« Si nous perdons plusieurs heures d’activité par jour, nous ne serons plus en mesure de couvrir nos frais », a averti, cette semaine, le président de la Confédération des industries du Zimbabwe, Sifelani Jabangwe.
Les opérateurs du secteur minier estiment qu’ils devraient être épargnés par les délestages, car ils rappellent que les arrêts de la production coûtent très cher. Le secteur minier représente les 2/3 des recettes à l’exportation du pays, soit 4,8 milliards de dollars de revenus en 2018.
Par le passé, les gros producteurs d’or et de platine ont dû se résoudre à importer directement de l’électricité des pays voisins comme le Mozambique ou l’Afrique du Sud pour faire tourner leurs exploitations minières.
En 2016, déjà, le pays avait connu une crise comparable. Cette année encore, c’est le faible niveau des eaux du barrage hydro électrique de Kariba qui a conduit à une baisse de la production électrique.
Les experts pointent également la vétusté du réseau et la compagnie nationale assure que 1 600 de ses transformateurs électriques ont été vandalisés dans tout le pays, rien que l’an dernier.