La femme de l’opposant rwandais assassiné Seth Sendashonga a écrit au président du Kenya. Cyriaque Nikuze Sendashonga demande à Uhuru Kenyatta de rouvrir le dossier du meurtre de son mari. Il y a quelques semaines, le président rwandais Paul Kagame avait publiquement expliqué ne pas regretter cet assassinat et même assuré que si l’ancien ministre et cadre du FPR, Seth Sendashonga, avait été tué le 16 mai 1998 à Nairobi, c’était parce qu’il avait franchi une ligne rouge. Pour la veuve de Sendashonga, les propos du chef de l’État rwandais sont un élément nouveau qui mérite enquête.
J’ai décidé, en fait, de mettre le Kenya devant ses responsabilités, parce que ce crime a été commis sur le territoire kényan. On a toujours su plus ou moins et y compris le gouvernement kényan – je crois qu’ils ont toujours soupçonné ou carrément su – qu’il y avait la main de Kagame derrière le crime de Sendashonga. Mais il n’avait pas la volonté politique ou alors les moyens de le faire. Surtout que, s’agissant d’un chef d’État, il jouit d’une immunité de fonction. Et ça fait pratiquement vingt ans que cette affaire dure. Là, récemment, avec ces déclarations sur la place publique, je me suis dit qu’au moins ils peuvent bâtir sur ces éléments pour essayer de réactiver le dossier, ne serait-ce au moins qu’il se présente comme témoin. Parce qu’il en parle comme de quelqu’un qui connaît l’affaire. Donc, qu’il vienne dire ce qu’il connaît sur cette affaire.