La principale coalition de l’opposition au Togo dénonce une « réforme inacceptable », après la révision de la Constitution. Les députés togolais se sont prononcés, mercredi soir, en faveur d’une limitation du nombre des mandats présidentiels. Mais le texte ne prend pas en compte les mandats déjà réalisés et celui en cours à la date d’entrée en vigueur de cette nouvelle loi. Ce qui signifie que cette réforme permettra à l’actuel président, Faure Gnassingbé, de se représenter aux élections de 2020 voire celle de 2025.
Au Togo, désormais le président sera élu pour cinq ans et pourra renouveler une fois son mandat. Problème pour l’opposition, cette révision remet les compteurs à zéro et permet donc au président Faure Gnassingbé, en poste depuis 2005, d’envisager de rester au pouvoir jusqu’en 2030.
La coordinatrice de la plateforme C14, Brigitte Adjamagbo-Johnson, dénonce une réforme « inacceptable » et promet de « poursuivre la lutte pour l’alternance démocratique » : « C’est quelque chose d’inacceptable pour les Togolais. Nous avons engagé la lutte pour arriver à l’alternance. Nous gardons le cap sur cet objectif là et nous ne passerons. Nous avons définitivement compris que le régime ne veut pas répondre aux aspirations des Togolais. Nous prendrons nos responsabilités. »
Et l’opposante n’écarte pas d’appeler à de nouvelles manifestations : « La loi nous en donne le droit et nous allons continuer la lutte par des manifestations, par d’autres moyens, pour que l’alternance que nous souhaitons voit le jour. »
Le texte adopté mercredi fixe, par ailleurs, à six ans la durée des mandats des députés, contre cinq ans actuellement.