Les syndicats des travailleurs et le patronat se sont mis d’accord pour mettre en place cette hausse du SMIG, mardi 30 avril. Une annonce qui a beaucoup fait parler jeudi, dans le cortège du défilé du 1er-Mai.
C’était une promesse de campagne d’Andry Rajoelina : faire passer le SMIG de 168 000 ariarys à 200 000 ariarys, soit de 41 à 50 euros. Une augmentation qui va bénéficier à peu de travailleurs puisque 90% d’entre eux sont dans le secteur informel.
Fetra Harinoro, secrétaire générale adjointe de la Confédération générale des syndicats des travailleurs de Madagascar reconnaît une hausse importante, mais insuffisante. « Ce n’est vraiment pas satisfaisant si on compare cette hausse à l’inflation qui s’est envolée ces dernières années. Et ce d’autant plus que les commerçants vont certainement augmenter leurs prix lorsqu’ils vont entendre parler de cette hausse de salaire », souligne-t-elle.
Un salaire minimum qui ne permettra pas aux travailleurs de passer au-dessus du seuil de pauvreté, explique Barson Rakotomanga, secrétaire général de la Solidarité syndicale de Madagascar, plate-forme qui regroupe une quarantaine d’organisations. « Cette hausse, c’est un cadeau et on le prend, concède-t-il. Mais ce qu’on dit aussi, c’est qu’avec ces 200 000 ariarys, un travailleur gagne 1,75 dollar par jour donc on est toujours en dessous du seuil de pauvreté qui est de 1,90 dollar. Quoi qu’il en soit, on va bien surveiller l’application de cette mesure. Il faut que tout le monde respecte la loi. »
Plusieurs contreparties ont été accordées au patronat en échange : pas d’impôt sur les 20 premières heures supplémentaires, sur les salaires au-dessous de 350 000 ariarys et plus de flexibilité dans les horaires de travail.
Pour les petites et moyennes entreprises, cette hausse de salaire est un coût très important, précise Erick Rajaonary, président du Groupement du patronat malgache. « Une grande partie des salariés sont au SMIG dans les PME et l’économie malgache ne va pas très bien », explique-t-il. Nous avons demandé au président de la République que l’impôt sur les sociétés passe de 20 à 10% pour celles qui font jusqu’à 100 millions d’ariarys (soit environ 25 000 euros) de bénéfice annuel », indique-t-il.
Un prochain atelier de travail entre syndicats de travailleurs, patronat et l’État doit avoir lieu début juin.