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Algérie: l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia entendu par la justice

En Algérie, un nouveau ténor du régime Bouteflika entendu au palais de justice ce mardi matin. Il s’agit de l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, quatre fois Premier ministre depuis 1995. Honni par la rue qui demandait sa tête, il a démissionné sous la pression, le 2 avril dernier.

Sur les images tournées par la presse, on le voit descendre d’une voiture, sous très haute protection policière, puis s’engouffrer dans le tribunal de Sidi M’Hamed, dans le centre d’Alger, qu’il ne quittera, libre, qu’à 15h locales.

Cette arrivée au tribunal n’est pas passée inaperçue : Ahmed Ouyahia est un symbole fort du régime. Il était attendu par des dizaines de manifestants aux slogans hostiles. Certains n’avaient pas oublié de venir avec un pot de yaourt, une allusion à une petite phrase que l’ancien Premier ministre aurait un jour prononcée et qui est restée dans toutes les mémoires : il a déclaré un jour -en période de crise économique- que tout le peuple algérien n’est pas obligé de manger des yaourts. Il a beau eu nier, les gens n’ont de cesse de lui rappeler ces mots.

Selon le parquet, il doit être entendu sur des affaires de dilapidation de fonds publics et d’avantages indus. Mais aucune précision supplémentaire n’a été donnée à ce stade. « On sait qu’il a été amené à gérer ou à prendre des décisions concernant des arbitrages favorisant un certain nombre d’oligarques, en matière soit de privatisations d’entreprises publiques, soit en matière d’octrois de crédits de complaisance. Ce sont les deux principales chargent contre Ahmed Ouyahia. Ce n’est pas la matière qui manque malheureusement », indique Djilali Hadjadj, porte-parole de l’Association algérienne de luttre contre la corruption.

Pas de suite probable

Selon ce dernier, « l’ex-Premier ministre, qui est extrêmement impopulaire dans le pays, qui est vraiment rejeté par les gens, je crois qu’on le sacrifie, mais on le sacrifie sans aller très loin parce qu’il ne peut même pas être traduit en justice car la Constitution prévoyait un peu ce qui existe en France, une cour de justice pour les ministres. Or cette cour de justice n’a jamais été mise en place en Algérie. Mais je crois que ce serait beaucoup plus pour l’écarter et faire croire aux gens que même lui on peut le faire tomber, sans plus. Il disparaîtra totalement des écrans radars et la justice n’aura pas à se prononcer dans un avenir proche. »

Hier c’est le ministre actuel des Finances et ex-gouverneur de la Banque centrale qui était convoqué au parquet d’Alger. Mohamed Loukal a été entendu lui aussi sur des dossiers de dilapidation de fonds publics. Il est ressorti libre.

Libre aussi Abdelghani Hamel, l’ancien patron de la police, qui a été convoqué hier par le tribunal de Tipaza. Ce très proche d’Abdelaziz Bouteflika est soupçonné d’activités illégales et de trafic d’influence. Selon la presse, il lui serait notamment reproché d’avoir obtenu illégalement des terrains dans cette région à l’Ouest d’Alger. Abdelghani Hamel doit être à nouveau prochainement entendu en tant que témoin selon la télévision nationale.

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