Les négociations pour la paix en Casamance piétinent. C’est le constat fait par le chef de guerre des Atika, la branche armée du mouvement séparatiste casamançais MFDC. Dans un communiqué publié ce weekend dans son fief, Salif Sadio menace de reprendre les hostilités si l’État du Sénégal ne respecte pas ses engagements.
Cette sortie du chef rebelle sonne plutôt comme un avertissement. Salif Sadio reste encore dans une logique de négociations. Des négociations menées sous l’égide de la communauté catholique Sant’Egidio. Toutefois, selon ses lieutenants, Ousmane Diédhiou et Aliou Sagna, Il y a sur le terrain des mouvements de troupes qui ne militent pas en faveur d’une négociation saine. Et si la situation persiste, le MFDC se verrait obligé de reprendre les armes.
« Nous laissons la population de Casamance faire le constat elle-même, nous explique Ousmane Diédhiou. Nous voulons aussi prendre le monde entier à témoin. Si demain le MFDC reprend les armes, il ne faut pas l’accuser d’avoir rompu la trêve. C’est parce que l’Etat du Sénégal n’a pas respecté ses engagements ».
Mais quelles sont les capacités réelles du mouvement à reprendre les hostilités si l’on sait que son territoire s’est considérablement rétréci ces dernières années et que le MFDC est de plus en plus coupé de sa base arrière, la Gambie, depuis le départ en l’exil de Yahya Jammeh ?
A cela s’ajoutent les nombreuses dissensions internes qui ont éclaté le mouvement indépendantiste en plusieurs factions antagonistes. Alors la déclaration de Koundiounghor ne serait-elle pas une menace verbale, plutôt qu’une véritable décision de reprendre les hostilités ?