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Issad Rebrab, l’homme le plus riche d’Algérie, derrière les barreaux

En Algérie, plusieurs hommes d’affaires ont été arrêtés ce lundi par la gendarmerie dans le cadre d’enquêtes sur des affaires de corruption. Ali Haddad, l’ancien leader du patronat, réputé proche de Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président, est lui déjà incarcéré depuis le 31 mars dernier. Désormais, ce sont les frères Kouninef, à la tête d’un grand groupe, qui ont été arrêtés par les autorités tout comme Issad Rebrab, le patron de Cevital, premier employeur privé du pays.

Lundi matin, les autorités annonçaient qu’Issad Rebrab avait été interpellé, une information démentie par son groupe Cévital. Dans la nuit de lundi à mardi, le chef d’entreprise de 74 ans a finalement été placé sous mandat de dépôt et transféré à la prison d’el-Harrach. Selon l’agence officielle de presse, il est poursuivi pour fausses déclarations liées à des transferts de capitaux vers l’étranger, surfacturation d’équipements importés et importation de matériel d’occasion.

Sixième fortune d’Afrique

Il a 75 ans, et c’est la première fortune d’Algérie, la sixième d’Afrique, selon le magazine américain Forbes, qui évalue son patrimoine à 3,7 milliards de dollars. Issad Rebrab a fondé Metal Sider à la fin des années 80, puis le groupe Cevital dans les années 90 : sidérurgie, électronique, électroménager, travaux publics, le groupe revendique 18 000 employés, quatre milliards de dollars de chiffre d’affaires et 26 filiales réparties sur trois continents.

Le premier employeur privé d’Algérie est notamment présent dans la Corne de l’Afrique, mais aussi au Brésil, en Italie, en Espagne ou en France, où Cevital a racheté le fabricant de fenêtres Oxxo et le groupe électroménager Brandt. Issad Rebrab est également présent dans les paradis fiscaux : le journal Le Monde, qui a enquêté sur les Panama Papers, révèle ainsi que l’homme d’affaires algérien compte « parmi les plus anciens clients du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca ».

Un électron libre

Mais Issad Rebrab, perçu comme un oligarque au même titre que toutes les plus grandes fortunes du pays, est aussi « un électron libre », pourfendeur de la « mauvaise gouvernance » du pays, en conflit depuis des années avec les autorités qui ont bloqué plusieurs de ses projets industriels. Il a d’ailleurs cofondé l’un des principaux journaux d’opposition, Liberté.

Ironie de l’histoire : alors qu’il avait même manifesté contre le système en place, début mars, Issad Rebrab a finalement été arrêté dans la foulée de l’ex-président du patronat algérien, Ali Haddad, et des frères Kouninef. Des hommes d’affaires pro-Bouteflika, concurrents directs et adversaires personnels d’Issad Rebrab.

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