Les nouveaux dirigeants militaires ont sommé lundi 22 avril les manifestants de démanteler les barrages devant le QG de l’armée à Khartoum. Mais les militants, qui continuent de réclamer un transfert du pouvoir aux civils, n’ont pour l’instant pas bougé. Les tensions se sont amplifiées après la suspension des discussions entre les deux camps dimanche soir. Que s’est-il passé ?
Les partis d’opposition ont renoncé dimanche soir à présenter un gouvernement civil. Ils en imputent la responsabilité au Conseil militaire de transition avec lequel ils disent avoir suspendu le dialogue. Dora Gombo, membre de l’Association des professionnels soudanais (APS), l’organisation à la tête de la contestation au Soudan, revient sur les raisons d’une rupture affichée.
« Le Conseil militaire a essayé de nous imposer des partis politiques proches de l’ancien régime, explique-t-elle. Des organisations qui ne font pas partie de la coalition de la liberté et du changement. Mais pourtant c’est bien cette coalition qui a réussi à mener la révolution là où elle en est aujourd’hui. »
►Revue de presse : la suspension des discussions au Soudan entre l’opposition et l’armée
L’opposition assure qu’elle présentera jeudi prochain une proposition de gouvernement civil, même si l’armée ne devait pas donner son aval. Les leaders de la protestation annoncent également qu’ils ne reprendront les pourparlers qu’à certaines conditions. « On demande maintenant au Conseil militaire qu’il rompe avec certains de ses membres qui sont trop liés à l’ancien régime », justifie Dora Gombo.
Autrement dit de rompre avec trois personnalités haut placées : le chef de la police, le responsable des services de renseignement et enfin le chef du comité politique du conseil militaire.
Craignant un dérapage dans cette crise soudanaise, des dirigeants africains tiendront ce mardi au Caire un sommet autour de l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, président en exercice de l’Union africaine.