Dans son discours devant le Parlement lundi 1er avril, le président soudanais Omar el-Béchir a appelé tous les partis à un dialogue national lancé en 2015. C'est dans un contexte de crise que le parti Congrès – au pouvoir – a reporté son congrès national prévu à l'origine ce mois-ci. Il devait surtout nommer un successeur à Omar el-Béchir.
Dans son premier discours au Parlement depuis qu'il a décrété l'état d'urgence à travers le pays le 22 février, le président soudanais Omar el-Béchir a appelé ce lundi tous les partis à un dialogue national. Il a évoqué l'idée d'une conférence inclusive et annoncé quelques mesures qui visent à réformer l'État.
« La crise économique a eu un impact sur une grande partie de notre peuple », a déclaré Omar el-Béchir aux députés. « Certains sont descendus dans les rues pour exprimer leurs demandes légitimes », a dit le chef de l'État, avant d'ajouter que d'autres « ont eu recours à des moyens illégaux et ont détruit des biens ». « Certains groupes politiques essaient d'utiliser ceci pour encourager la haine dans la communauté, nous avons perdu beaucoup de personnes à cause de cela », a ajouté le président el-Béchir.
Pour les protestataires qui continuent à manifester d'une manière quasi quotidienne depuis le 19 décembre dernier, les mesures restent en deçà de ce qui est espéré pour redresser l'économie.
Le parti Congrès national devrait nommer un successeur à Omar el-Béchir
C'est dans ce contexte que le parti Congrès National (al Mo'tamar) – au pouvoir – a reporté son congrès national prévu à l'origine ce mois-ci. Il devait surtout nommer un successeur à Omar el-Béchir.
Plusieurs noms circulent comme successeurs possibles à l’actuel chef de l’État soudanais pour l’élection présidentielle prévue en avril 2020. Mais l'opposition, voit dans ce report de la réunion du parti Congrès, l’empreinte d’Omar el-Béchir.
Pour la première fois depuis 1989, la réunion du conseil du parti au pouvoir n'a pas été dirigée par Omar el-Béchir mais par Ahmed Haroun, le président par intérim du parti au pouvoir nommé tout récemment. Ce conseil n'a précisé aucune date pour son prochain congrès.
Pour Diaeddine al-Mirghani, un opposant de la coalition Nidaa al-Sudan, « tant que le président n'a pas perdu espoir de pouvoir ramener l'opposition à la table du dialogue, il ne nommera pas de successeur ».
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Des observateurs évoquent également d'autres raisons qui ont fait que le congrès du parti au pouvoir soit repoussé : les divisons au sein du parti, les appels aux réformes internes et les décisions unilatérales du chef de l'État.
Quant à l'appel relancé du dialogue, l'opposition répond d'une seule voix : « Le régime doit partir. Le seul dialogue acceptable, c'est autour des modalités de changement de pouvoir ».