Au Burundi, l'agrément mi-février du parti Congrès national pour la liberté (CNL) du principal opposant burundais Agathon Rwasa n'a rien changé pour ses militants qui continuent à être arrêtés en masse, aujourd'hui comme hier, et c'est toujours le même motif qui est invoqué. Les nombreux militants d'Agathon Rwasa avaient poussé un «ouf» de soulagement, le 14 février dernier, lorsque leur nouveau parti a été créé, mais ils ont vite déchanté.
Le nouveau parti d'Agathon Rwasa parle aujourd'hui d'une cinquantaine d'arrestations recensées depuis qu'il a été agréé officiellement par les autorités burundaises. Ces chiffres sont corroborés par les quelques médias indépendants encore présents au Burundi.
A chaque fois, ses militants sont arrêtés – par petits groupes de trois, quatre ou cinq – par des escouades d'Imbonerakure, membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, qui servent d'auxiliaires aux forces de l'ordre.
Armés de gourdins et parfois d'armes à feu, selon des témoins, ces Imbonerakure opèrent souvent de nuit. Ils forcent la porte d'une maison, passent à tabac tous ceux qui se trouvent à l'intérieur, avant de les acheminer vers le chef-lieu de leur commune où ils sont remis à la police. Le motif est toujours le même, à savoir que ces opposants tenaient une réunion non autorisée.
De tels cas ont été signalés dans les communes de Murwi, dans le nord-ouest, Busoni, dans le nord-est, tout comme dans le centre ou encore dans le sud du pays, rien qu'au cours des deux dernières semaines.
Le CNL dénonce « une répression qui s'est plutôt durcie, depuis qu'il a été agréé comme parti politique », alors qu'il pensait que sa reconnaissance officielle « allait mettre fin aux actes de harcèlement dont sont victimes ses militants depuis des années ».
Aucun responsable politique n'a souhaité réagir jusqu'au soir de ce lundi 1er avril.