Nouvelles vagues de révélations de corruption contre l’ANC, en Afrique du Sud, à un peu plus d’un mois de l'élection présidentielle. Un livre d’investigation, qui sort ce lundi 1er avril dans la nation arc-en-ciel, vise tout particulièrement le secrétaire général de l’ANC, Ace Magashule, numéro 3 du parti. Il a été à la tête de la province du Free State pendant 10 ans et se serait adonné à toutes sortes de malversations : détournements de fonds, népotisme, trafic d’influence… Un livre qui tombe mal pour cette personnalité controversée, et plus généralement pour l’ANC, en pleine campagne électorale. Le parti a contre attaqué hier, invoquant un complot.
A travers Ace Magashule, c’est tout le parti qui est visé a dénoncé l’ANC dans un long communiqué. Ce sont des fake news, de la propagande, continue le parti, qui va même jusqu’à accuser Stratcom, l’ancienne agence du temps de l’apartheid chargée de produire des faux reportages.
Pourtant les accusations de corruption contre Magashule ne datent pas d’hier. De nombreuses perquisitions ont déjà eu lieu dans la province du Free State, province qu’il a dirigée pendant dix ans et où il apparaît comme tout puissant dans le livre intitulé Gangster State.
Son surnom dans la région, « Monsieur 10% », Magashule touchant des commissions sur quasiment tous les contrats gouvernementaux. Mais les accusations sont bien plus nombreuses. Détournement de 13 millions d’euros vers la famille indienne des Gupta, financement de vacances de luxe aux élus de sa région à Cuba avec l'argent du contribuable, ou encore exagération de son action dans la lutte contre l’apartheid.
A un mois des élections, l’ANC n’a pas le choix et fait front pour défendre son secrétaire général. Ace Magashule, fervent lieutenant de Jacob Zuma, n’a pourtant pas les faveurs du président Cyril Ramaphosa. Son avenir pourrait donc basculer après les élections.