Après la rencontre avortée cette semaine entre Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan, le président de la branche du FPI reconnue par les autorités est rentré à Abidjan où il a tenu samedi 23 mars une conférence de presse en forme d’explication. Face aux médias, Pascal Affi N’Guessan a annoncé sa candidature à l’investiture FPI en vue de 2020 si jamais Gbagbo n’était pas en mesure de se présenter. Mais surtout il a dénoncé le « mépris » et « l’arrogance » de Laurent Gbagbo qui souhaite, selon lui, « l’assassiner politiquement ».
S’il reconnaît à Laurent Gbagbo le statut de candidat logique en 2020 – si jamais il est en mesure de pouvoir se présenter – Pascal Affi N’Guessan refuse de reconnaître le fondateur du FPI comme l’actuel président du parti. Pas question donc d’accepter de faire une déclaration en ce sens, posée comme préalable par Laurent Gbagbo pour recevoir Affi N’Guessan à Bruxelles.
« Avec tout le respect que je lui dois, il n’est pas le président du FPI. Je peux de ma propre initiative décider de me retirer de la direction du parti au profit d’un autre cadre du Front populaire ivoirien, y compris le président Gbagbo, mais on ne peut pas me dire que Gbagbo est président du FPI, a lancé Pascal Affi N’Guessan. Où a-t-il été élu ? A La Haye ? Si vous voulez que le président Gbagbo soit effectivement un vrai président du FPI, ne vous cantonnez pas à vouloir arracher une déclaration à Affi N’Guessan, ce ne sont pas les déclarations d’Affi N’Guessan qui rendent les gens présidents ».
Pendant une heure et demie, tout en rappelant son respect pour la figure Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan n’aura eu de cesse de dénoncer vigoureusement l’attitude de l’ancien chef de l’Etat et de ses proches à son égard. « Laurent Gbagbo n’est plus arbitre dans la crise qui déchire le FPI, il est acteur », a déploré son ancien Premier ministre. « Je ne mérite pas ce mépris, je ne mérite pas ce que le président Gbagbo m’a fait mercredi dernier après tout ce que j’ai fait pour lui, après tout ce qu’il a fait pour moi, ce n’est pas digne de lui, ce n’est pas digne de nos relations », a-t-il ajouté.
Même si chaque camp garde en façade sa porte ouverte pour discuter avec l’autre, la déchirure du FPI n’a jamais semblée aussi profonde.