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[Reportage] Le Tigré éthiopien impatient de faire commerce avec l’Erythrée

Suite de notre série de reportages sur la frontière Ethiopie-Erythrée. Le 11 septembre dernier avec l’ouverture du poste-frontière de Zalambessa au nord du pays, les échanges commerciaux avaient explosé entre les deux voisins. Mais depuis décembre, l’Erythrée a refermé ce poste-frontière situé sur le principal axe commercial vers l’Erythrée qui donne accès à la mer. Conséquence les échanges commerciaux qui avaient grimpés en flèche entre la région du Tigré et son voisin ont refroidi d’un coup provoquant l’impatience des opérateurs économiques éthiopiens.

De notre envoyée spéciale à Adigrat,

« Shire ! Adwa ! Axoum ! », hurlent les rabatteurs en quête de passagers. Le soleil n’est pas encore levé, mais la gare routière de Mekele, à une centaine de kilomètres de la frontière érythréenne est à son pic d’activité. Une quinzaine de bus garés les uns à côté des autres se remplissent dans la pénombre. Autour d’eux, les rabatteurs tentent d’attirer les voyageurs vers leur bus. Plus vite le car est rempli, plus lucrative est la journée. Mais depuis quelques semaines, il est quasi impossible de trouver un minibus qui prenne la route de la capitale érythréenne, Asmara.

Environs d'Adigrat. © RFI

Ce rabatteur de 23 ans enrage : « Je n’ai aucun passager pour Asmara aujourd’hui ! » En short et débardeur malgré la fraîcheur de l’aube, le jeune homme poursuit : « Avant il y avait plus d’une dizaine de bus qui partait chaque jour vers Asmara, je gagnais entre 700 birrs et 800 birrs (20 et 24€) par minibus tu imagines ? » Depuis décembre, la décision d’Asmara de refermer le poste-frontière de Zalambessa aux voitures a coupé l’élan dans les échanges entre la région du Tigré et l’Erythrée voisine. Fini les bus, désormais de chaque côté, les voyageurs passent au compte-gouttes, à pied.

A une cinquantaine de kilomètres de là, à Adigrat, la dernière grande ville avant la frontière avec l’Erythrée, point de passage stratégique sur la route vers l’ancienne colonie italienne pour les échanges commerciaux, c’est la même ambiance morose. Quel que soit le commerçant, chacun se souvient avec émotion de l’ambiance qui régnait au moment où le passage vers l’Erythrée était totalement ouvert. « C’était comme si c’était tous les jours jour de marché, c’était fou ! », se rappelle Tesfaldet Hadush dans sa petite bo...   

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