Après le remaniement ministériel, censé symboliser la mise en œuvre de l'accord de Khartoum conclu le mois dernier entre groupes rebelles et autorités centrafricaines, plusieurs mouvements ont exprimé depuis dimanche leur insatisfaction. L'Union africaine, principal facilitateur de ce texte, appelle « au calme et à la retenue ».
Sur les quatorze groupes signataires de l'accord de Khartoum, six seulement ont obtenu des portefeuilles dans le gouvernement formé dimanche. Une équipe formée de 36 ministres. Résultat : une cascade de protestations et de frustration. Au moins sept ministres ont annoncé leur démission.
Principal facilitateur de l'accord de Khartoum, l'Union africaine appelle au calme. « Le président de la Commission appelle au calme et à la retenue, rapporte Ebba Kalondo, porte-parole du président de la Commission de l'Union africaine. Il rappelle surtout que toute revendication doit s’effectuer dans le cadre de l’article 34 de cet accord. Il souligne aussi la nécessité pour toutes les parties de ne ménager aucun effort pour assurer la mise en œuvre diligente de tous les engagements pris. »
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D'après l'article 34 de cet accord, les parties s'accordent à renoncer à tout recours à la force armée en cas de désaccord.
Dans cet état d'esprit, mercredi soir, le chef d'état-major de l'UPC, Ali Darrassa, a saisi les principaux garants de l'accord de Khartoum, à savoir l'UA et la CEAC (Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale) pour dénoncer la non-application de plusieurs termes de l'accord. Ce groupe regrette notamment « la reconduction dans leurs fonctions de ministres régaliens, (…) loin de toute idée d'inclusion et de partage, reléguant les quelques autres personnes désignées à une position marginale ». Même critique exprimée par le FPRC de Noureddine Adam.
L'Union africaine a convoqué une rencontre à Addis Abeba, le 18 mars prochain, entre chaque partie impliquée dans cet accord pour faire le point sur l'application de ce texte.