Près d'une trentaine de partis politiques ivoiriens d’opposition, réunis autour du PDCI d’Henri Konan Bédié, ont signé vendredi 1er mars un projet commun de réforme de la Commission électorale indépendante. Cette réforme a été initiée en janvier par le gouvernement, à la suite d’un arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples de 2016 qui jugeait la CEI partiale et non indépendante. Si le gouvernement table sur une recomposition de l’organe électoral, l’opposition veut tout revoir.
C'est une réforme « profonde et consensuelle », ont martelé les signataires de ce projet commun de l'opposition, qui exigent une Commission électorale indépendante et impartiale, et réclament surtout des discussions du gouvernement de Côte d'Ivoire avec tous les partis et la société civile.
Quand le gouvernement parle de recomposition de la Commission électorale, l’opposition veut tout revoir du sol au plafond, et même au-delà de la seule CEI. « Il faut tout remettre à plat », considère Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) « officiel », qui est l’un des signataires.
Telle est selon lui la garantie pour engager « un processus électoral transparent, ouvert, crédible, et qui garantisse la paix et la stabilité du pays ». « Evidemment, ajoute-t-il, cela va jusqu'à la réforme du Code électoral, et il faut corriger toutes les dispositions qui ne garantissent pas la transparence. Il faut aussi réformer le découpage électoral. »
Bédié espère la préfiguration d'une coalition anti-Ouattara
Autour du FPI et du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), 24 petits partis ont signé. Outre le projet commun de réforme de la CEI, pour Henri Konan Bedié, président du PDCI, cette rencontre est un pas vers la fameuse plateforme politique anti-RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, Alassane Ouattara) qu’il appelle de ses vœux.
« L'assemblée plénière des partis politiques qui vient de se réunir ce matin préfigure de la mise en place d'une plateforme non idéologique, dont nous poursuivons l'étude, qui regroupera tous les partis politiques en vue de 2020 », espère l'ancien président.
Guillaume Soro, quant à lui, n’était pas présent. Mais il s'est fait représenter par Me Affoussy Bamba. « Le comité politique de Soro n’est pas un parti. Seuls les partis ont pu signer le document », nous a-t-on expliqué dans les couloirs.
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