Le Nigeria en pleine crise électorale après le report in extremis des élections générales d'une semaine. Le scrutin initialement prévu samedi dernier doit avoir lieu ce samedi. Mais à trois jours de l'échéance, la commission électorale est sous pression. Les deux principaux partis qui appelaient depuis un mois, leurs supporters au calme se mènent désormais une guerre des mots de plus en plus virulente. Avec au cœur de leurs accusations mutuelles : la commission électorale. L'INEC qui assure que le scrutin aura bien lieu samedi.
Corrompue par l'opposition pour les uns, sous contrôle du gouvernement pour les autres, la commission électorale INEC est accusée de tous les maux par les deux principaux partis du pays. Le All Progressive's Party, APC au pouvoir et le People's Democratic Party, le PDD d'opposition, surfent sur la stupeur provoquée par le report de dernière minute, pour galvaniser les électeurs. Malgré une véritable campagne de diffamation, le président de l'INEC, Mahmood Yakubu, lui, reste imperturbable.
« Tout se passe comme prévu, explique-t-il. Une des raisons principales qui nous a contraint à reporter ces élections, c'était la difficulté que nous rencontrions à livrer le matériel électoral. A l'heure où nous parlons, il n'y a pas un seul Etat du Nigeria qui n'ait pas reçu son matériel. Nous sommes confiants. Nous avons réalisé ce qui était prévu, Soyez-en assurés, il y aura vote ce samedi. »
Le matériel électoral prêt à être déployé
Pour convaincre du bon avancement des opérations, Mahmood Yakubu, indiquait ce mardi 19 février que le matériel électoral était prêt à être déployé au niveau local.
« Le matériel va être acheminé jusqu'aux gouvernements locaux. De là, il sera transporté dans les circonscriptions, vendredi, a détaillé le président de l’INEC. Tout sera déployé dans les bureaux de vote samedi, aux premières heures du jour. Les bureaux ouvriront ensuite à 8h du matin, et fermeront leurs portes à 2h de l'après-midi ».
Echaudés, les Nigérians attendent samedi matin, pour y croire. En 2011 et 2015, la commission électorale avait déjà dû reporter les élections pour des raisons logistiques.