Au Sénégal, la campagne électorale a été marquée, ce lundi, par des affrontements violents dans la ville de Tambacounda entre des militants de Macky Sall et ceux du PUR, le parti d’Issa Sall. Le bilan fait état de trois morts, de nombreux blessés, notamment deux journalistes. A l’origine de ces troubles, des affiches de campagne arrachées. Si les cinq candidats à la présidence ont appelé au calme, ils se renvoient aussi la responsabilité de ces affrontements.
C’est en utilisant les langues nationales que Macky Sall a réagi. En campagne dans le sud du pays, le chef de l’Etat qui se dit « attaché à des élections apaisées » a lancé un appel à la paix, mais lors d’un discours il a aussi accusé ces adversaires : « ce drame est le résultat de l’appel à la violence que certains candidats ont lancé ».
Issa Sall a lui aussi réagi, ce sont des éléments de sa garde rapprochée qui sont soupçonnés d’avoir tué à l’arme blanche un militant de la majorité. Le candidat du PUR -qui a stoppé sa caravane électorale- estime que l’Etat n’assure pas la sécurité des candidats : « La responsabilité du ministre de l’Intérieur est engagée dans ces évènements malheureux, mais aussi à tout ce qui arrivera plus tard ».
« Seul le cortège présidentiel bénéficie de la présence des forces de l’ordre », a indiqué le Pastef, le parti d’Ousmane Sonko. De passage à Sedhiou, Idrissa Seck a dénoncé les violences et appelé à une campagne « apaisée, tranquille, sereine ». Madicke Niang a enfin accusé la majorité d’être dans la provocation et appelé le procureur de Tambacounda à prendre ses responsabilités pour « traquer les coupables et le punir conformément à la loi ».