Le 6 février à Bangui, le gouvernement et les groupes armés centrafricains ont signé l’« accord politique pour la paix et la réconciliation ». De nombreux points importants figurent dans ce document de 43 pages.
Au-delà de la question fondamentale de la justice, l’accord prévoit « la dissolution intégrale des groupes armés sur toute l’étendue du territoire national ». Les 14 groupes armés qui contrôlent 80% du territoire et combattent pour le contrôle des immenses ressources de la Centrafrique s’engagent à « participer pleinement » au processus DDR de désarmement et à « bannir toute velléité d’accession ou de conservation du pouvoir par la force ».
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Dans son article 21, l’accord stipule que le chef de l’État « s’engage à mettre en place immédiatement après la signature un gouvernement inclusif ». Pas plus de précisions sur la répartition des portefeuilles. Aujourd’hui, le gouvernement compte déjà six membres issus des groupes armés, travaux publics, eaux et forêts ou encore énergie. Selon une source proche du chef de l’Etat qui a participé aux négociations de Khartoum, c’est surtout le « principe d’un gouvernement inclusif qui a été réaffirmé ». Et si les groupes armés demandaient le poste de Premier ministre, la Défense ou l’Intérieur, « cela reste du domaine du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat », précise cette source.
Décentralisation
Autre point important : les signataires s’engagent à « mettre en place des unités mixtes » Faca-Minusca-groupes armés. Objectif : sécuriser les couloirs de transhumance et aussi, précise un observateur du processus, occuper des combattants qui vivaient des différents check-point.
Le gouvernement s’engage par ailleurs à faire adopter sans délai une nouvelle loi sur la décentralisation avec un transfert de compétences et surtout de ressources. L’un des enjeux est de passer d’un accord global à une mise en oeuvre locale, une des conditions pour le retour de l’Etat et de la stabilité sur l’ensemble du territoire.
L’accord doit être contresigné par l’Union africaine ce dimanche et ce n’est qu’hier qu’il a commencé à être rendu public. Cet accord de paix est le huitième depuis 2012. Les sept précédents n’ont jamais été respectés et n’ont pas permis de mettre fin aux violences.