Des centaines de déplacés, fuyant les violences entre le M23 et les forces gouvernementales à l’est de la RDC, dénoncent leur exclusion des programmes d’aide humanitaire à Uvira. Survivant dans des conditions dramatiques, ils critiquent un système de distribution opaque. Malgré les dénégations des autorités, des failles dans l’enregistrement sont reconnues. Une révision urgente des listes est réclamée pour répondre à cette crise.
À Uvira, des milliers de personnes ayant fui les combats entre le M23 et les forces gouvernementales dans l’est de la RDC vivent dans une précarité extrême. Ces déplacés accusent les autorités locales de les exclure des listes d’assistance humanitaire. « Nous ne figurons sur aucune liste », se plaignent-ils.
Dans les quartiers de la ville, des centaines de familles survivent sans aide, logées chez des hôtes ou dans des abris précaires. Ils dénoncent un système de distribution opaque et inégalitaire. Mulala Ngwasi Delphin, porte-parole de certains déplacés, déclare : « Depuis notre arrivée, nous n’avons reçu aucune assistance. Seuls quelques chanceux ont bénéficié d’aide. Nous ignorons sur quels critères les listes sont établies.»
FAPROS, une organisation humanitaire active à Uvira, rejette ces accusations. Son directeur, Lwaboshi Dieudonné, affirme que les distributions de mai dernier reposaient sur un recensement préalable : « Les déplacés qui protestent sont arrivés après la phase d’enregistrement. Sans leurs données, ils ne peuvent pas être inclus dans les listes. »
Un système perfectible ?
La plupart des ONG s’appuient sur les listes établies par l’antenne humanitaire de la mairie, un processus dont la transparence est remise en question. Serge Lupemba, responsable des catastrophes et mouvements de population à la mairie, défend la méthode : « Les listes sont établies administrativement, sans exclusion volontaire. »
Des failles sont néanmoins admises localement. Françoise Mana Mwiriri, cheffe adjointe du quartier Kimanga, reconnaît des erreurs : « L’enregistrement a été mal fait dans certaines zones. Une révision des listes est nécessaire. »
Selon les chiffres du 26 mai, Uvira accueille 5 734 ménages déplacés, vivant dans des conditions difficiles. Le 28 juin, le président de l’Assemblée provinciale a exhorté le gouvernement du Sud-Kivu à renforcer son soutien. Le 2 juillet, le gouverneur a appelé les ONG à intensifier leurs efforts lors d’une réunion avec les acteurs humanitaires.
Face à l’urgence, les déplacés réclament une action rapide et équitable. Une révision des listes et une meilleure coordination entre autorités et partenaires humanitaires sont cruciales pour éviter que davantage de familles ne soient oubliées.


