Les cultivateurs de cacao du secteur de Ruwenzori, au Nord-Kivu, dénoncent les abus de certains militaires des FARDC qui les harcèlent lors du transport de leurs récoltes. La CRDH Ruwenzori exhorte l’armée à se recentrer sur la lutte contre les groupes armés actifs dans la région. Ces tracasseries menacent l’économie locale, dépendante du cacao, essentiel pour les familles.
Dans le secteur de Ruwenzori, territoire de Beni, au Nord-Kivu, les producteurs de cacao accusent certains militaires des FARDC de les harceler lors du transport de leurs récoltes. Le mercredi 10 septembre, Merveille Sikwaya, coordinateur de la Convention pour le respect des droits humains (CRDH) Ruwenzori, a exhorté l’armée à se concentrer sur la lutte contre les groupes armés actifs dans la région.
Le cacao, pilier économique du Ruwenzori, permet à de nombreuses familles de subvenir à leurs besoins, notamment pour la scolarité, le logement ou les soins médicaux. Cependant, des cultivateurs rapportent que certains militaires des FARDC interceptent leurs motos ou véhicules, exigeant de l’argent ou une partie de la récolte, sous peine de retards prolongés.
« Nous cultivons le cacao pour vivre. Les militaires n’ont pas à nous harceler lorsqu’on transporte nos produits », affirme Merveille Sikwaya. Un agriculteur, rencontré sur la route de Mutwanga, confie : « Ils nous arrêtent et demandent de l’argent ou du cacao. Si on refuse, on peut être bloqué pendant des heures. C’est décourageant. »
La CRDH dénonce ces pratiques qui sapent la confiance entre la population et les forces armées. « Si le cacao semble si lucratif, que les militaires viennent cultiver avec nous au lieu de nous racketter », ironise Merveille Sikwaya. Il rappelle que la priorité des FARDC devrait être la protection des civils face aux groupes armés, comme les ADF, qui sévissent dans la région.
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Les tracasseries militaires compromettent l’avenir du cacao, essentiel à la survie économique du Ruwenzori. « Chaque cultivateur a le droit de vendre ou consommer sa récolte librement. L’armée n’a pas à s’immiscer dans ce choix », insiste le coordinateur de la CRDH. Si ces abus persistent, ils pourraient décourager les agriculteurs et aggraver la pauvreté dans une zone déjà fragilisée par l’insécurité.
La CRDH presse le commandement militaire de mettre fin à ces pratiques. Les cultivateurs espèrent que leurs doléances seront entendues, afin que le cacao redevienne un moteur de développement et non une source de tensions. Ils appellent l’armée à respecter sa mission de protection des civils.
Gloire Tsongo GT
