A Kinshasa, des plaques d’immatriculation des véhicules sont arrachées de force par des éléments de la Police de circulation routière. La pratique est devenue courante et très spectaculaire. Les conducteurs dont les plaques sont emportées doivent débourser 50 USD pour les reprendre.
Un conducteur dit avoir été plusieurs fois victime de la confiscation de sa plaque par des policiers. Il estime que ces policiers n’ont aucune compétence pour poser ce type d’actes.
D’autres conducteurs à Kinshasa considèrent cela comme un moyen pour les rançonner et les tracasser.
Certains activistes de droits de l’homme affirment qu’au regard de la loi, arracher une plaque d’immatriculation est une destruction méchante.
« Ravir les plaques d’immatriculation quelle que soit l’infraction du conducteur, est une destruction méchante et punissable par la loi », a estimé Jean-Claude Katende, président de l’ONG de défense des droits de l’homme ASADHO.
« Cette infraction peut conduire un policier à être traduit devant l’auditorat militaire et se voir éventuellement condamné », explique-t-il.
Du côté de la police, cette pratique d’arracher les plaques se justifie par le fait que « beaucoup de chauffeurs conduisent mal et sont des récalcitrants. »
Selon les témoignages recueillis auprès de plusieurs chauffeurs, il existe tout un bureau à l’Inspection provinciale de la Police/ville de Kinshasa où sont gardées toutes les plaques arrachées.
La police s’assume
Le commissaire provincial de la Police dans la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo affirme avoir instruit ses agents de confisquer les plaques d’immatriculation des conducteurs qui se comportent mal sur la route.
D’après lui, les plaques confisquées peuvent être retirées si le propriétaire du véhicule paie une amende à la banque :
« On enlève les plaques, c’est une instruction que moi le commissaire provincial j’ai donnée, j’assume par ce que vous vous comportez mal, vous venez dans un sens contraire, vous n’avez pas de carte rose, vous n’avez rien. La Police n’a pas une dépanneuse, on ne va pas te laisser là-bas sur la route créer l’embouteillage, on te prend la plaque, tu viens à la Police, tu paies, on te donne la quittance ou tu vas à la banque payer », explique-t-il.
Selon lui, les conducteurs qui payent doivent demander la quittance.
« Quand vous payez on vous donne une quittance ou bien on vous donne un bordereau, vous allez à la Banque pour payer. Ou bien si vous êtes pressés vous payez à la Police mais la Police doit vous donner une quittance, un reçu par ce qu’on n’a pas d’autres moyens à faire par ce que les gens sont tellement têtus. »
Le chef de la police à Kinshasa déplore aussi la persistance de ‘’des trafics d’influence’’.
« Il y a des gens qui se croient être au-dessus de la loi. On arrache même les plaques des ministres. Il n’y a pas quelqu’un au-dessus de la loi. Vous avez appris la fois passée on avait arrêté le véhicule d’une grande autorité de la République pour le problème des plaques. Je crois que l’effort doit être de deux cotés. La Police fait un effort, il faudra aussi que les chauffeurs et autres aussi puissent bien se comporter », ajoute le Général Sylvano Kasongo.