Le transfèrement des prisonniers de Kassapa à Angenga est une déportation, ont dénoncé les défenseurs des droits de l’homme lors d’une conférence de presse jeudi 30 janvier à Kinshasa. Parmi ces prisonniers se trouvent 15 adeptes du prophète Paul-Joseph Mukungubila.
Ces personnes ont été arrêtées en 2013 dans un contexte d’attaque armée de la télévision nationale à Kinshasa et certains édifices publics à Kindu et Lubumbashi. Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent le transfèrement de ces détenus de Kasapa à Angenga.
Regroupés au sein de l’Institut Alternatives et initiatives citoyennes pour la gouvernance démocratique, ces défenseurs des droits de l’homme sollicitent la libération de ces personnes, transférées, selon eux, dans des conditions infrahumaines.
Sylvain Lumu, l’un des avocats de ces adeptes du prophète Mukungubila, réclament la libération de ces derniers :
« L’Institut Alternative et initiatives citoyennes pour la gouvernance démocratique a tenu à dénoncer ces faits, mais surtout à solliciter la libération des adeptes pour deux raisons : la première, c’est qu’ils ne sont pas encore condamnés définitivement et qu’ils attendaient leur procès. La deuxième, c’est que les faits pour lesquels ils sont poursuivis sont éminemment politiques et qu’ils font partie des personnes bénéficiaires des mesures de décrispation, en vertu de l’Accord global et inclusif du 31 décembre 2016 ».
Pour lui, « cette déportation viole le droit au procès équitable, autant les droits procéduraux, le droit d’être jugé par son juge naturel et d’être assisté par le conseil de son choix ».
Selon des sources de la Haute Cour militaire, les prisonniers peuvent être transférés d’une prison à une autre et cela n’appelle pas une quelconque justification.