Compte-rendu d’audience
Selon la décision qui le renvoie devant la cour militaire, José Tshibuabua est notamment accusé d’avoir apporté son concours à la commission de l’infraction de meurtre sur les deux experts de l’ONU.
Il est soupçonné d’avoir travesti, avec Thomas Nkashama, les propos en langue luba de François Mwamba, gardien du pouvoir de la famille Kamuina Nsapu, qui voulait attirer l’attention des experts sur le fait que l’itinéraire qu’ils voulaient emprunter était dangereux.
Interrogé lors de l’audience de ce lundi sur cette réunion entre la famille Kamuina Nsapu et les experts, la veille du départ de ces derniers vers Bunkonde, José Tshibuabua affirme n’avoir pas pris la parole lors de cette rencontre.
« Vous n’avez pas ouvert votre bouche ?», demande le ministère public.
« Non. Sauf quand on m’a demandé ce que je prenais », répond le prévenu.
« Heureusement que l’enregistrement est là et Thomas Nkashama aussi est là », retorque le colonel Muwau.
Appelé à la barre, Thomas Nkashama, qui était également présent lors de cette réunion, contredit son coprévenu. Il assure que Betu Tshintela, José Tshibuabua et lui-même ont joué le rôle d’interprète lors de cette réunion qui a eu lieu dans un hôtel de Kananga.
Thomas Nkashama et José Tshibuabua sont soupçonnés d’avoir travesti les mises en garde de François Mwamba, dont ils traduisaient les propos en français auprès des experts.
Un enregistrement sonore de cette réunion existe. Il avait été diffusé lors d’une audience du tribunal militaire, où Thomas Nkashama et José Tshibuabua avaient été entendus comme renseignants. La pièce gît au dossier qui est devant la cour militaire.
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Dans cet enregistrement, on entend effectivement le gardien du pouvoir de la famille Kamuina Nsapu mettre en garde les experts sur les dangers d’un voyage vers Bunkonde, affirmant que sa famille ne contrôlait pas les miliciens actifs dans ce coin.
Les voix qui traduisent les propos de François Mwamba en français pour les experts ne reprennent pas ses mises en garde.