Construite pour 150 places, la prison centrale Mulunge à Uvira accueille à ce jour plus de 962 détenus. Parmi eux, 800 sont des prisonniers à « hauts risques ». Une réunion urgente de crise a été convoquée le week-end dernier par le maire d’Uvira, en vue de trouver des solutions à cette surpopulation ainsi qu’à d’autres problèmes qui minent la vie des détenus. La MONUSCO a plaidé pour la libération des détenus ayant commis des infractions mineures.
Construite à l’époque coloniale pour 150 places alors que Uvira ne comptait que 10 000 habitants. Aujourd’hui, avec plus de 40 000 habitants, il y a nécessité de délocaliser cette prison pour un autre site.
Au cours de la réunion tenue le week-end dernier, l’unité correctionnelle de la MONUSCO a plaidé pour la libération des détenus ayant commis des infractions mineures, pour décongestion de cette prison.
Mais, selon le procureur de la République près le tribunal de grande instance d’Uvira, Emmanuel Bokalo, la libération des cas légers n’est pas la solution. Car, après examens, sur 952 détenus, seulement 10 cas au maximum seront libérés. Et la situation restera donc la même, a-t-il souligné.
D’après lui, la seule solution durable est le transfèrement vers Bukavu et Kabare de 88 détenus, dont des appelants de la juridiction militaire, des condamnés à une peine supérieure à 10 ans…
Les participants à la réunion de crise ont soulevé de menace d’attaques extérieures de la prison par des Maï-Maï René et Yakutumba. A ce sujet, l’auditeur militaire de la garnison d’Uvira a proposé que ces chefs de guerre libèrent d’abord les otages militaires et civils à leur disposition ; avant d’exiger en retour la libération de leurs.
Les participants ont discuté en outre sur des questions liées à de longues détentions préventives, à la gestion du choléra et la rupture des vivres à la prison Mulunge.
La Régie de distribution d’eau (REGIDESO) a été ainsi appelée à réparer, au plus urgent, le réseau d’eau à cette prison. Concernant la nourriture des détenus, le directeur de la prison a indiqué que sur 10 millions de francs congolais sont versés tous les trois mois dans les caisses de la province par Kinshasa. Mais, a-t-il déploré, cet argent n’arrive qu’en partie dans la caisse de la prison d’Uvira.