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Justice transitionnelle en RDC : Les jeunes doivent s’approprier du processus

Symbole de la justice transitionnelle en RDC
Africa Reconciled et le Réseau des Associations Congolaises des Jeunes RACOJ en collaboration avec Impunity Watch échangent avec les jeunes de Bukavu et de Goma sur justice transitionnelle. Du 14 au 16 décembre, les jeunes des différentes structures citoyennes de ces deux provinces vont présenter aux autorités congolaises et de l’union africaine les résultats de leurs recherches.

Gentil Kasongo, consultant à l’organisation Impunity Watch, a précisé que l’objectif de cette table ronde est de faire participer les jeunes à l’élaboration des politiques liées à la justice transitionnelle. Ces assises de trois jours vont se clôturer par des recommandations que les participants présenteront au gouvernement congolais et à l’Union Africaine dans un plan de plaidoyer.

” Ce plan de plaidoyer qui sera élaboré par les participants mettra en valeur les victimes de toutes les atrocités que l’on a connu dans la région depuis le début des guerres et tiendra compte des piliers de la justice transitionnelle, notamment : la justice, la réparation, la vérité et les garanties de non répétition”, nous a fait savoir Gentil Kasongo.

Pour sa part, Joseph Kasa, conseiller du ministre national des droits humains : « ce mécanisme de justice transitionnelle vient appuyer la justice classique qui a déjà montré ses limites ». Le fait d’impliquer les jeunes qui représentent 70% de la population africaine est un soulagement pour lui. Il a encouragé les participants à s’approprier ce processus. 

« Nous sommes venus encourager les jeunes parce que la population congolaise comme la population africaine en général est constituée de 70% de jeunes. Les jeunes ne peuvent pas être comme des observateurs dans ce processus de justice transitionnelle, ils doivent être une partie prenante (…) Il y a des seigneurs des guerres qui ont régné dans ce pays et qui sont devenus ministres, qui sont PDG, qui sont devenus des grandes autorités du pays et donc dans l’impossibilité matérielle de se faire arrêter. C’est ainsi que le mécanisme de justice transitionnelle vient pour établir ces responsabilités-là »  a expliqué Joseph Kasa

A lire : RDC: Le Sénat exige à son tour la suppression de la taxe RAM et la restitution aux usagers des fonds « indûment » perçus

Un grand pas vers une justice transitionnelle

Optimiste, Pascal MUGARUKA directeur exécutif d’Africa Reconlield croit que ce  processus est un grand pas vers une justice transitionnelle équitable et bénéfique aux vraies victimes.

« Je pense que ce que nous sommes en train de faire, c’est juste un premier pas et que les autres viendront nous rejoindre parce que nous sommes en train de le constater. À la fin,  peut-être avant ou après, nous arriverons à atteindre cet objectif parce que c’est une solution (…). C’est vrai que dans le discours du chef de l’Etat, dans les discours  au niveau de l’Union Africaine on parle de cette thématique, que c’est important pour le changement ou la lutte contre les crimes en Afrique et en RDC en particulier. Nous voulons que cela puisse se matérialiser sur terrain»; a souligné Pascal MUGARUKA.

Les résultats de la recherche sur la justice transitionnelle  qui seront présentés pendant ces trois jours portent sur trois thématiques qui sontː la participation de la jeunesse africaine (les femmes particulièrement)  à l’élaboration des politiques, le genre et la masculinité et enfin la guérison des traumatismes et le soutien psychosocial. La recherche a été menée auprès d’un échantillon de 99 personnes femmes et jeunes hommes au travers des groupes de discussions et des interviews individuelles à Goma et Bukavu.

A lire aussi : RDC: l’ONU note une baisse de violation de droits humains avec 6,469 cas documentés entre janvier et novembre 2021

Augustin Sadiki

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