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ECONOMIE

FMI normalise ses relations avec le Burundi

Ce vendredi 30 septembre 2022, une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par Madame Mame Astou Diouf, cheffe de mission pour le Burundi, a effectué une visite de courtoisie au Burundi. L’objectif de cette visite au pays du tambour est porté sur des discussions des récentes évolutions de la situation macroéconomique et les dernières mesures de politiques macroéconomiques prises par le pays.

« L’économie du Burundi reste résiliente malgré les défis provenant des effets de la guerre en Ukraine. La hausse des prix des produits de base (denrées alimentaires et produits pétroliers) a accru l’inflation (19,6 % à fin août 2022), tout en augmentant la vulnérabilité de la position extérieure du pays. Les réserves de change ont diminué à 1,6 mois d’importations à fin juin 2022 contre 2,2 mois à fin 2021, car l’augmentation de la facture des importations n’a pas été compensée par des entrées de capitaux conséquents. Des pénuries de carburant persistent, et ce en dépit d’une hausse des quantités importées de produits pétroliers », a indiqué Mame Astou Diouf.

D’après elle, l’activité économique continue de se remettre du choc de la covid-19. La production agricole étant soutenue par les efforts du gouvernement a amélioré l’accès aux engrais et aux semences de meilleure qualité aux agriculteurs, alors que les projets d’investissement public stimulent les activités du secteur secondaire, et que le secteur des services bénéficie de l’assouplissement des restrictions de voyage.

Selon le FMI, la politique monétaire accommodante a soutenu l’économie durant les chocs extérieurs. Cependant, la prudence devrait être de mise car l’inflation reste élevée et les pressions inflationnistes dues à la guerre en Ukraine sont persistantes. Par ailleurs, les défis pesant sur la viabilité extérieure se sont creusés et le déficit du compte courant devrait augmenter pour atteindre 14,9 % du PIB en 2022.

« Le déficit budgétaire s’est réduit à 4,1 % du PIB en 2021-22 (contre 7,8 % en 2020-21), grâce à une réduction des dépenses courantes (en particulier des transferts) et à une forte mobilisation des recettes, notamment des impôts sur le revenu, soutenue par les récentes mesures de recettes. L’exécution de l’investissement public s’est accélérée. Les finances publiques ont été en grande partie protégées des effets du choc sur les denrées de base », a indiqué Mame Astou Diouf.

Elle a précisé que l’investissement public devrait encore augmenter en 2022−23 et à moyen terme, entraînant un déficit budgétaire plus important en 2022−23. La forte contribution des donateurs, ainsi que les mesures fiscales récentes et les plans de réforme visant à améliorer la gestion des finances publiques et l’efficience des dépenses, devraient contribuer à contenir le déficit budgétaire à moyen terme.

Le FMI reste déterminé à renouer ses relations avec le pays

« Le FMI reste déterminé à continuer de travailler avec les autorités burundaises pour un avenir plus prospère, notamment par un programme soutenu par le FMI, dont la requête a été faite par les autorités au terme de cette visite de courtoisie, ainsi que par les consultations relatives à la surveillance macroéconomique et les activités de renforcement de capacités », a précisé Mme Mame Astou Diouf.

D’après le FMI, le Burundi devrait continuer de s’efforcer de trouver l’équilibre entre le besoin de financer ses dépenses sociales et de développement prioritaires, et la nécessité de préserver la stabilité macroéconomique, tout en s’attaquant aux facteurs de vulnérabilité liés à la dette et à la faiblesse de sa position extérieure.

Pacifique Gahama

 

 

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