Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture(FAO), la cochenille farineuse du manguier menace les plantes dans les provinces de Muyinga et Kirundo. Les plantations les plus touchées sont le manguier, le citrus, le bananier ainsi que d’autres plantes ornementales, horticoles et d’ombrages. Cependant, la FAO en collaboration avec le ministère burundais en charge de l’agriculture, a lancé un programme biologique de lutte contre ce destructeur.
Pour la FAO, cet insecte qui ravage les plantes peut causer des dégâts en termes de rendement de fruits. Donnant l’exemple du manguier avec une perte de 90% de fruits et les agrumes qui peuvent être affecté avec une perte de rendement en fruit de 53%.
La cochenille farineuse du manguier est un insecte suceur de sève. Elle se nourrit des feuilles, des fleurs, des fruits et les parties jeunes de la tige. Lors de fortes attaques, les feuilles sont couvertes de couches noirâtres appelées fumagines. Les parties d’une plante fortement attaquée cessent de croître et parfois, il n’y a plus de nouvelles feuilles et fleurs.
Des méthodes efficaces pour lutter contre ce ravageur existent
La méthode efficace de lutte contre ce ravageur déjà confirmée dans les autres pays est la lutte biologique par l’utilisation des ennemis naturels exotiques (Gyranusoidea tebygi et Anagyrus mangicola). Ce sont de minuscules guêpes de moins de 1 mm de long qui ne présentent aucun risque humain, animal ou environnemental. Ils se nourrissent exclusivement de cochenilles farineuses du manguier.
Cependant, il existe aussi la lutte chimique par utilisation des insecticides. Ce moyen est inefficace car les cochenilles sont recouvertes d’une couche blanche de cire qui les protège. De plus, la lutte chimique pose un certain nombre de problématiques : Le coût est très élevé et le ravageur développe rapidement une résistance aux pesticides.
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Heureusement…
Dans le cadre de l’initiative du bureau sous régional, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’Agriculture(FAO) travaille en collaboration avec le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage(MINEAGRIE) pour lutter contre cet insecte depuis cette année-ci.
Actuellement, le Burundi marque une étape importante dans la lutte contre ce ravageur et sa propagation en Afrique de l’Est. Le pays mène l’effort régional en étant le premier pays de la région à adopter cette approche agro-écologique pour rétablir l’équilibre de la nature en introduisant les ennemis naturels de la cochenille du manguier qui est une espèce envahissante. Les dits ennemis naturels ont été importés par International Institute of Tropical Agriculture(IITA), Bénin.
Notons qu’ au niveau de l’Afrique de l’Est, la cochenille farineuse est présente au Rwanda et en Ouganda. En Afrique l’Ouest, le ravageur est signalé dans 11 pays dont le Togo et le Bénin. Dans ces pays, la cochenille farineuse du manguier a été éradiquée avec succès grâce à ses ennemis naturels.
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Blandon Uwamahoro