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SÉCURITÉ

En Afrique des zones de conflits est un terrain glissant pour les humanitaires

En Afrique, l’aide humanitaire est encore très limitée dans certaines zones de conflits. Les humanitaires travaillent au péril de leurs vies. Par conséquent, des communautés souffrent du manque d’accès à l’aide par l’ignorance de certains belligérants du prince de la neutralité des organisations humanitaires. Des fois, ils sont mises dans le même sac d’antagonistes et surtout pour le cas du terrorisme.

Du 28 au 30 août, la capitale économique du Burundi (Bujumbura) a abrité la sixième édition de formation sur « l’architecture humanitaire », organisée par l’Union Africaine en collaboration avec le HCR. Une occasion pour les humanitaires réunies au bord du lac Tanganyika de partager leurs expériences sur la situation de l’action humanitaire au niveau du continent et les défis auxquels ils sont confrontés.

Certains gouvernements  ont érigé en crime le fait de fournir un « appui », des « services » et/ou une « assistance » aux entités ou personnes impliquées dans des guerres ou à des actes de terrorisme, et de « s’associer délibérément avec » de telles entités ou personnes, révèle Claudine Mushobekwa Kalimba, conseillère juridique régionale du  CICR dans son exposé sur l’« Introduction au droit international humanitaire (DIH) et les défis de protection des civils dans les situations de conflit en Afrique ».  

Lire : Global Peace Chain Burundi, une ONG humanitaire proche des personnes vulnérables

Pour elle, la criminalisation de relations à but humanitaire avec des groupes armés organisés qualifiés d’«organisations terroristes » reflète une non-acceptation de la notion d’action humanitaire neutre et indépendante que le CICR s’efforce de promouvoir dans ses opérations sur le terrain.

 Des zones grises en Afrique !

Au cours d’une discussion houleuse, les participants sont allés jusqu’à pointer la région du Sahel avec l’exemple du Burkina Faso et le Mali et la RDC en Afrique centrale parmi les zones dont certains territoires où l’action humanitaire est très limitée.

 Le communiqué de presse du Croix Rouge de novembre 2021, présente une situation alarmante du continent. Selon ce communiqué, des communautés souffrent du manque d’accès à l’aide partout sur le continent africain. Le CICR estime que quelque 16,8 millions de personnes se trouvent dans cette situation dans la région du Sahel et du lac Tchad, tandis qu’elles sont 5,5 millions en Afrique orientale et 1,5 million en Afrique centrale.

« Les affrontements entre les groupes armés non étatiques et les forces gouvernementales empêchent les organisations humanitaires d’atteindre les personnes ayant le plus besoin d’aide en Afrique. Trop souvent, ce sont les personnes qui ne participent pas aux combats qui paient le plus lourd tribut aux conflits », indique Patrick Youssef, directeur du CICR pour l’Afrique dans leur communiqué de novembre 2021.

L’accompagnement du gouvernement

Comprenant le souci des gouvernements (la protection), le Prof. Julio Rakotonirina, directeur santé et affaires humanitaires à l’Union Africaine, parle « des limites de la capacité » pour les humanitaires. Au besoin d’apporter de l’aide à la population dans les zones en insécurité, le gouvernement a le devoir de les accompagner.

Dans l’impossibilité (une insécurité grandissante) « le gouvernement peut refuser. Et c’est normal », souligne le directeur santé et affaires humanitaires à l’Union africaine.

En cas d’un conflit armé, les États, au niveau national, régional et international et tous les acteurs susceptibles d’influencer les personnes participant aux combats doivent faire des efforts pour améliorer le respect du DIH, propose Claudine Mushobekwa Kalimba, pour conclure son exposé.

Freddy Bin Sengi

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