Il est évident que les femmes africaines prendront une place dans l’économie verte. Cette transition vers l’économie verte va créer de nombreux nouveaux emplois en Afrique. En effet, les femmes se positionnent bien pour en bénéficier. Souligne Emplois verts pour les femmes en Afrique, un rapport de l’ONU Femme et de la BAD.
Au cours des 50 prochaines années, cette économie créera de nombreuses opportunités économiques. Dont 24 millions d’emplois seront créés dans le monde comme en Afrique. Cela suscitera des changements nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique à 2 °C .
« Les femmes jouent un rôle essentiel dans la gestion des ressources naturelles de l’Afrique et dans le renforcement de la résilience au changement climatique dans nos communautés locales. Les crédits carbone permettent de récompenser les femmes pour le rôle capital qu’elles jouent dans la protection de nos mangroves, de nos forêts et d’autres écosystèmes essentiels à la séquestration du carbone et à la durabilité environnementale à travers l’Afrique ». a déclaré Vanessa Ushie, directrice par intérim au Centre africain des ressources naturelles de la BAD dans un communiqué de presse paru ce 20 décembre sur le site officiel de la BAD.
Secteur clés offrant le plus d’opportunités aux femmes
Certes le rapport montre que les femmes sont éligibles dans beaucoup de secteurs où un grand nombre d’emplois sera créé. Deux types d’emplois verts sont indispensables. Dont les emplois verts bas de gamme et ceux de haut de gamme.
Cependant les secteurs comme l’écologisation de l’agriculture conventionnelle, de la foresterie ou des déchets doivent répondre aux emplois verts bas de gamme. La participation des femmes dans ces secteurs est plus élevée sur le continent.
Tandis que les secteurs d’énergie solaire, éolienne , transport et de construction répondent aux emplois verts haut de gamme. La participation des femmes dans ces secteurs est moins élevée en Afrique.
Les principaux obstacles pouvant réduire l’accès des Africaines à des emplois verts
Par conséquent, la participation des femmes africaines à cette économie est confrontée par de nombreux obstacles. Le rapport cible trois principaux obstacles qui sont à la base.
Notamment les obstacles liés aux compétences et qualifications des femmes. La ségrégation entre les sexes dans les systèmes éducatifs et le marché du travail est accessible à un nombre réduit de femmes possédant de compétences et les qualifications nécessaires. A titre d’exemple, en 2013, les femmes représentaient 7 à 12 % d’étudiants en ingénierie. Actuellement, l’écart entre les sexes en matière professionnelle persiste encore. D’où la participation des femmes dans les domaines de construction, de transport et d’énergie est très faible.
Ensuite viennent les obstacles liés aux financements. L’accès au financement est estimé à un écart de 42 milliards de dollars entre les sexes.
D’autres sont liés à l’accès de terre. Dans 10 des 49 pays d’Afrique subsaharienne, les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes droits à la propriété des biens immobiliers. Et dans 14 pays, les fils et les filles n’ont pas les mêmes droits d’hériter des biens de leurs parents. Les femmes n’ont aucun contrôle sur la gestion des terres. Cette gestion est souvent régie par des régimes fonciers coutumiers.
La FAO estime que les femmes agricultrices possèdent seulement 1 % des terres agricoles en Afrique.
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Enfin, elles sont confrontées aux obstacles liés aux TIC et aux préjugés sexistes dans les législations nationales. L’accès aux TIC est inégale entre les hommes et les femmes sur le continent. D’où 34 % d’hommes utilisent l’internet contre 23% des femmes. Les préjugés sociaux africains dictent certains secteurs à vocation masculine et d’autres secteurs sont considérés comme acceptables pour les femmes.
Dans communiqué paru ce lundi sur le site de la BAD, Oulimata Sarr, directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a déclaré que « Certains des obstacles auxquels les femmes sont confrontées pour accéder aux emplois verts dans l’énergie, les infrastructures ou l’économie circulaire sont ancrés dans les normes sociales et changer ces dernières prend du temps. Nous sommes à un moment d’accélération. Nous devons agir maintenant pour s’assurer que la transition vers l’économie verte dans la région ne laisse pas les femmes et les filles pour compte ».
Signalons que l’Afrique est la région la plus durement touchée par les effets négatifs du changement climatique. Pourtant c’est le continent qui contribue le moins aux émissions globales de CO2 par habitant. Non seulement la transition vers l’économie verte contribue dans l’atténuation des effets néfastes du changement climatique. Mais elle contribue aussi à la réduction du chômage sur le continent.
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Willy Muhindo