En 1972, le Burundi traversait une période sombre. Le sang coulait dans tout le pays. Un désordre total régnait. Pour la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), il est temps qu’on prenne le chemin du pardon pour guérir le traumatisme qu’ont subi les burundais.
Tel est le message porté par Pierre Claver Ndayicariye, président de la CVR à l’endroit de la population de la Zone Buterere en mairie de Bujumbura ce mardi 7 Septembre. La CVR rappelle qu’il y a eu beaucoup de morts dans notre pays. Hommes, femmes et enfants ont péri par milliers en 1972.
Cette commission a fait savoir via son président que les ministères de la justice, de l’éducation et de la fonction publique sans oublier la Publication de Presse Burundaise de cette époque ont fait l’objet d’une enquête.
En Mairie de Bujumbura, 150 personnes âgées de plus de 60 ans ont témoigné sur cette triste période que traversait le Burundi.
Les archives montrent les noms des individus arrêtés, et condamnés à mort par le conseil de guerre de cette période. Ces archives font aussi état de biens matériels comme des véhicules, des maisons… saisis et aussi les comptes bancaires saisis.
Le président de la CVR a continué à déplorer que non seulement les familles des victimes n’avaient pas le droit de pleurer, ils n’avaient même pas le droit de procéder au levée de deuil des leurs qui ont été tués, car les crimes ont continué en 1973, 1974… Sauf que pour les années ayant suivi 1972, les atrocités se commettaient dans un silence total.
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Le pardon public, le seul remède de traumatisme pour tout burundais
La CVR précise que le chemin vers le pardon et celui de la justice transitionnelle (c’est un processus qui consiste à déterrer et connaître la vérité) est le début de la libération de ce pays. « Un début de guérison de la communauté et aussi un début de guérison des mémoires blessées. »a ajouté M. Ndayicariye.
Pour la CVR, le remède du traumatisme est d’abord la révélation de vérité. Donner aux familles de victimes l’occasion de pleurer les leurs qui ont été tués. Ensuite une indemnisation morale et psychologique est nécessaire. Enfin, une indemnisation matérielle et financière si possible.
En outre, la CVR et le gouvernement font appel à toutes ces personnes qui ont commis des crimes de demander pardon publiquement et demandent aux victimes de le leur accorder.
La CVR en collaboration avec le gouvernement est prête à accompagner tout individu qui manifestera la volonté de demander pardon publiquement.
S’il n’y a toujours pas de nombre exact des victimes de 1972, la CVR prépare un recensement des victimes sur toute l’étendue du territoire burundais. Ce recensement permettra de connaitre le nombre exact des victimes de 1972.
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Willy Muhindo
