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COVID-19: Comment l’Afrique peut-elle surmonter la crise alimentaire après la pandémie ?

Une vendeuse des nourritures pour lutter contre l'insécurité alimentaire en Afrique après OCVID-19
Quatre spécialistes  du domaine Agro-alimentaire proposent des pistes de solutions pour  sortir l’Afrique de la crise alimentaire dans la période de l’après-COVID-19. Dans un rapport annuel 2021 sur les tendances et les perspectives (ATOR 2021),  ils émettent des recommandations pouvant aider les pays africains à assurer la sécurité alimentaire de leurs populations. 

Le 17 novembre, AKADEMIYA2063 en partenariat avec la Commission de l’Union africaine (CUA), a clôturé une conférence annuelle 2021 du Système régional d’analyse stratégique et de gestion des connaissances (ReSAKSS). Cette conférence qui a duré trois jours s’est déroulée sous  le thème « Construire des systèmes alimentaires résilients en Afrique après la COVID-19 ».

À l’issue de la conférence annuelle ReSAKSS, des intervenants de haut niveau du monde universitaire et du secteur du développement ont longuement débattu sur les conclusions d’ATOR 2021(Annual Trends and Outlook Report «  Rapport annuel 2021 sur les tendances et les perspectives »).

Le rapport ATOR 2021 étudie  l’impact de la crise du COVID-19 ; et propose la variété des réponses et les engagements pris pour se préparer à faire face aux chocs futurs dans divers secteurs. «Nous devons utiliser les ressources contenues dans le rapport pour guider nos efforts afin de mieux reconstruire, d’améliorer notre préparation pour faire face aux crises futures et d’accélérer les progrès de ces 20 dernières années .», a déclaré le Dr Ousmane Badiane, Président d’AKADEMIYA2063.

Impacts de COVID-19 sur les pays africains

La COVID-19 en Afrique  a provoqué de graves perturbations des économies et des systèmes alimentaires et a plongé des millions de personnes dans la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Par conséquent 768 millions de personnes sous-alimentées dans le monde en 2020 ont été recensées. L’Afrique a enregistré à elle seule 285 millions des personnes sous-alimentées la même année.

« La pandémie de la COVID-19 a mis en évidence la fragilité des systèmes alimentaires africains et mondiaux », a déclaré S.E. Josefa Sacko, Commissaire de l’UA, Département de l’Agriculture, du Développement rural, de l’Économie bleue et du Développement durable (AUC-DARBE).

Les données de rapport montrent que le nombre de personnes sous-alimentées peut augmenter jusqu’à  300 millions d’ici 2030. Cependant les gouvernements doivent construire une plus grande résilience qui nécessitera à la fois le déploiement de nouvelles mesures méthodologiques et l’adoption de pratiques de production agricole plus écologiquement viables.

A lire : La BAD en mode garant alimentaire en Afrique de l’ouest

Réponses stratégiques des pays africains post COVID-19

C’est évident la pandémie de la COVID-19 a affecté davantage la performance des économies et des systèmes alimentaires sur le continent. Les gouvernements, les acteurs sociaux et les entreprises doivent augmenter leurs investissements dans la productivité agricole. Ils doivent aussi financer de manière adéquate la recherche et le développement agricole.

Une expansion de l’irrigation pour réduire les risques climatiques et météorologiques est nécessaire. 

La mise en œuvre du commerce dans le cadre de l’accord de la ZLECAf doit être accélérée. Son avantage est d’augmenter les revenus et la sécurité alimentaire sur le continent. Il contribue au relèvement de l’Afrique des effets de la pandémie et post pandémie en renforçant les chaînes de valeurs adoptant les technologies numériques comme  moyen d’accélérer les distributions alimentaires.

Les politiques gouvernementales doivent transformer et renforcer la résilience de leur système alimentaire. Non seulement pour se préparer  aux crises futures mais aussi s’adapter aux changements rapides dans les habitudes alimentaires.

Les recommandations émises par ATOR 2021 

L’ATOR préconise le déploiement de nouvelles mesures méthodologiques et l’adoption de pratiques de production agricole écologiquement viables.

La production végétale devrait être développée davantage pour intégrer des pratiques écologiques. Cela va permettre de séquestrer le carbone et renforcer la biodiversité. ATOR 2021 recommande également d’augmenter la disponibilité, l’exactitude et l’actualité qui permettront et fourniront  des informations précieuses pour éclairer les politiques de prendre  des décisions sur les pratiques durables.

Ce rapport recommande aux gouvernements de renforcer la protection sociale en répondant aux crises et qui  contribue au développement à plus long terme. Renforcer et surveiller les politiques commerciales des denrées alimentaires devraient être coordonnés au sein des régions.

L’accès à des informations précises et des données opportunes sur la production de cultures vivrières sont primordiales. Car il fournit des informations qui peuvent mieux préparer un pays à répondre aux chocs.

La conférence ReSAKSS 2021 s’achève sur une note positive avec un engagement renouvelé envers les objectifs continentaux. Ces objectifs, ces stratégies et ces recommandations permettront d’accélérer le redressement de l’Afrique après les effets de la pandémie de la COVID-19. Ils permettront aussi de renforcer les systèmes des résiliences aux chocs futurs.

A lire aussi : Surmonter la crise de Covid-19 avec équité

Willy Muhindo

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