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Burundi : Si rien n’est fait, le couvert forestier estimé à 171 625 hectares, pourrait disparaître d’ici 25 à 33 ans

Il s’observe une flambée de prix du charbon de bois au centre-ville de Kayanza en commune et province Kayanza. Les vendeurs et les acheteurs disent qu’ils seraient dus au manque des bois, des arbres absorbant trop d’eau surtout les eucalyptus, aussi on est à la saison pluvieuse.

Le représentant provincial de l’Office Burundais pour la protection de l’environnement à Kayanza, Léonce Mbisamakoro, propose à la population de s’atteler à l’utilisation du charbon écologique fabriqué à base des déchets, des ordures ménagères et des restes des récoltes au lieu d’utiliser seulement les bois de chauffage et le charbon de bois. Les vendeurs du charbon font savoir que le prix de vente pour un petit sac de charbon dit « Ikinusu » est passé d’entre 12000 et 13000Fbu à 18000Fbu tandis que le sac de charbon qui, hier, se vendait à 15000Fbu atteint aujourd’hui plus de 20.000Fbu. Ces marchands témoignent qu’ils font des économies de bout de chandelles suite au transport du charbon alors que les clients, quant à eux, réclament la baisse du prix du charbon. Sur base de toutes ces lamentations, le représentant provincial de l’OBPE à Kayanza, invite la population de Kayanza à se prendre d’engouement pour la plantation des plants d’arbres agro-forestiers, forestiers et fruitiers mis dans les pépinières se trouvant dans toutes les communes de la province Kayanza dans le but de remplacer les arbres récemment détruits dans les marais et dans les alentours des sources et cours d’eau. De plus, Léonce Mbisamakoro demande aux habitants de Kayanza de s’atteler à l’utilisation du charbon écologique fabriqué à partir des déchets, des ordures ménagères et des restes des récoltes qui regorge de nombreux avantages par le fait qu’il ne dégage pas des fumées et d’odeurs, ne noircit pas les marmites et dure plus longtemps que le charbon de bois au lieu de continuer à utiliser le bois de chauffage et le charbon de bois. Pareil appel a été lancé le mois dernier par le gouverneur de Kayanza Anicet Ndayizeye, qui a de surcroît invité les coopératives de développement à prendre le devant dans la multiplication des unités de transformation du charbon écologique, c’était à l’occasion du lancement officiel de la campagne sylvicole de 2020. Il est à signaler que selon le rapport Bois et Forêts des Tropiques de 2016; au Burundi, le bois constitue la principale source d’énergie domestique avec 96,6 % du bilan énergétique global. Le charbon de bois est consommé à 77 % par la population urbaine. La consommation annuelle estimée de cette dernière s’élève à 104 718 tonnes de charbon de bois, ce qui entraine une perte annuelle de 5 236 à 6 980 hectares de couvert forestier. Si rien n’est fait, le couvert forestier du Burundais, estimé à 171 625 hectares, pourrait disparaître d’ici 25 à 33 ans.

Par Elvis Irambona

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