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Burundi: l’hépatite B, une maladie qui emporte des vies en catimini

l’hépatite B au Burundi est une maladie
Au Burundi, l’hépatite B est une maladie endémique qui semble être oubliée alors qu’elle constitue une réelle menace sanitaire pour de la population. Avec un taux de prévalence qui varie entre 5 et 10%. Un dépistage volontaire est recommandé à la population chaque année selon les médecins.

Selon l’OMS-Afrique, en Afrique plus de 90 millions de personnes vivent avec l’hépatite sans le savoir.  Par conséquent, plus de 124 000 meurent chaque année d’une hépatite non détectée et non traitée.

Dans un rapport effectué par le professeur Théodore Niyongabo sur les hépatites virales au Burundi en 2018, la prévalence de l’hépatite B est relativement entre 1.7 et 3.4 % pour l’antigène de surface du virus de l’Hépatite B (ag Hbs). Cette prévalence est presque le double dans les services de soins. 

L’hépatite B (VHB) est un virus qui s’attaque aux cellules du foie et qui entraîne l’inflammation de ce dernier. Il s’agit de l’une des hépatites dites virales comme (A, B, C,E). Ce virus est essentiellement présent dans le sang, le sperme et dans les sécrétions vaginales d’une personne infectée. Il peut demeurer vivant environ 5 à 7 jours à l’air libre. Il évolue vers une hépatite fulminante, souvent mortelle, ou vers une hépatite chronique avec des complications, indique Donatien Irambona, Gastro-entérologue.

Les symptômes du virus

Très similaires à ceux d’une grippe, c’est-à-dire, fatigue, fièvre, maux de tête, perte d’appétit, jaunisse, urine foncée, selles pâles ainsi que la diarrhée. Parfois des personnes infectées par le virus de l’hépatite B ne ressentent aucun symptôme. Par contre, ils sont tous susceptibles de contaminer d’autres individus, explique le Gastro-entérologue Irambona.

Son évolution dans le corps

M.Irambona élucide que la période d’incubation du virus dans l’organisme est de 60 à 90 jours durant laquelle il est possible de ressentir quelques symptômes. Après la période d’incubation survient la phase aiguë. Durant cette phase, plus de la moitié des personnes infectées ne ressentent aucun symptôme. 

Environ 95 % des gens contaminés par le VHB parviendront à se débarrasser du virus lors de la phase aiguë. Par contre, 5 % risquent d’en mourir en phase aiguë. Les autres, soit environ 5 %, passeront à la phase chronique après 6 mois. À ce stade, le foie se dégrade graduellement et cela peut conduire à une cirrhose du foie et un cancer du foie, a-t-il dit Irambona.

Il ajoute qu’après dix à trente ans d’évolution d’une cirrhose, un cancer du foie apparaît chez environ 2  % des patients. Ce cancer nécessite un traitement chirurgical pour enlever la partie du foie touchée par le cancer, ou pour greffer un nouveau foie.

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Effort du gouvernement

D’après le rapport du professeur Niyongabo, les hépatites virales au Burundi, actuellement le dépistage du VHB est préconisé dans les bilans de la consultation pré-natale et les dépistages sont réalisés dans plusieurs centres de santé du pays. Ce dépistage n’aboutit à aucune recommandation ni d’évaluation de l’état de la maladie, ni de traitement, ni de vaccination des nouveaux-nés des mères porteuses de l’ag Hbs. 

Ce rapport fait savoir que chez les patients coinfectés VIH/VHB, dans les nouvelles recommandations d’utilisation des ARV pour la prévention et traitement du VIH au Burundi de 2016, la 1ère dose de vaccin contre le VHB chez le nouveau-né à la naissance a été intégré comme l’une des politiques à mettre en place pour réduire le risque de transmission du VHB. Par contre, il n’y a pas de directives nationales de vaccination à la naissance des enfants nés de mères mono infectées VHB, ag Hbs. 

Pour le personnel de soins, aucune politique vaccinale n’est proposée et aucune prise en charge en cas d’exposition au sang n’est disponible dans aucun des centres visités par le professeur. 

Que faire?

Le document continue à signaler que compte tenu de l’importance du problème des hépatites au Burundi, une des principales recommandations est de mettre en place un plan stratégique national des hépatites intégrant le renforcement du dépistage et de la prévention. L’État a prévu une politique nationale d’accès au traitement pour les patients en indication de traitement dans un esprit d’équité. 

Selon l’OMS,  environ 70 % des cas d’hépatite B dans le monde sont concentrés en Afrique. Le virus de l’hépatite B (VHB) est la dixième cause de décès et la troisième cause de cancer dans le monde.

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Blandon Uwamahoro

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