Depuis deux derniers mois, il s’est observé une hausse sans cesse des prix des denrées alimentaires dans la capitale économique du Burundi (Bujumbura). Les commerçants expliquent le flambé des prix par la chute de la production, la pénurie du carburant et de la rareté de ces produits. Les consommateurs parlent de la spéculation des commerçants.
Jeudi 10 août 2022 à 11h, au marché de Kinama situé en commune Ntahangwa de la mairie de Bujumbura, sur les lieux de la commercialisation des produits alimentaires, il se remarque la hausse incessante des prix des denrées alimentaires. Les acheteurs ne sont pas nombreux. Certains clients demandent seulement les prix.
Jean marie Kagabo, commerçant de haricot, fait savoir que la hausse du prix de haricot est liée à la chute de la production, le coût de transport élevé, les impôts ainsi que les taxes. Il indique qu’à chaque province, s’observer des barrières. On ne peut pas dépasser la barrière sans toutefois payer les taxes communales et d’ajouter qu’il manque à gagner. Il affirme également la chute de la clientèle. Certains ménages ont changés l’habitude de consommations. Les uns mangent les haricots une fois pendant la journée; et d’autres passent la journée sans consommer du haricot suite à la pauvreté qui règne dans les familles, explique-t-il.
Ce commerçant parle également que le prix varie en fonction de la variété du haricot et de la qualité. Le prix du haricot dénommé kinure s’achète entre 1550 et 1600 BIF contre 1200 BIF du mois de juin. 1kg de haricot de la variété jaune s’obtient à 2800 contre 2200 BIF du mois de juin. 1kg de haricot de la variété Kirundo coûte 1400 contre 800 BIF du mois de juin alors que le prix de la variété muhoro se vend à 2000 le kg contre 1700 BIF du mois de juin.
Ce commerçant indique qu’il s’approvisionne dans les provinces de Ngozi et Kirundo, les provinces les plus réputées pour la production de haricot. «Le prix d’achat au producteur de 1kg de haricot de variété dite «Kirundo » est de 1250 à 1300 BIF et celui de la variété dite «Kinure » s’obtient entre 1350 à 1400 BIF par kg.
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Alors que le prix de la variété jaune est de 2400 BIF Kg tandis que le prix de la variété «muhoro» s’achète à 2000 BIF par kg. Avant de préciser que la production sera toujours faible. Par ailleurs, au moment où le ministère fixe les prix des denrées alimentaires chaque année, ce vendeur fait savoir qu’aucun producteur n’accepte de vendre la production au prix fixé par le ministère. Et d’ajouter que si la production augmenterait, le prix diminuerait. Cas contraire des propos du ministre en charge de l’agriculture, qui selon lui, le prix est déterminé en fonction de l’offre et de la demande.
Le prix du riz n’est pas épargné
Une vendeuse du riz locale et importé confirme la hausse du prix du riz. Pour le riz importé, elle évoque la hausse du prix par la dévaluation de la monnaie burundaise, car elle doit s’approvisionner en monnaie tanzanienne, alors que le coût du transport aussi est presque double.
Elle précise que le prix du riz varie en fonction de la variété et de la qualité. Pour le riz décortiqué de graine courte, le prix d’achat au grossiste est de 2700 et se vend à 3000 BIF. Le riz plat de graine courte le prix est de 2800 BIF du prix grossiste et se vend à 3100 BIF alors que celui du riz décortiqué de graine longue s’achète au grossiste à un prix de 3000 BIF par kilo se vend à 3200 BIF. Quant au riz décortiqué blanc de graine longue le prix est de 3300 BIF.
Steve Cimpaye vendeur des graines de maïs importés et locale, a indiqué que les prix de graines de maïs produit localement se diffèrent en fonction de leur qualité. Le prix varie entre 1900 à 2000 BIF par kg pour les graines de maïs importées. Les graines de maïs produit localement sont en deux catégories. Les graines de maïs blanches et jaunes. Les graines de maïs blanches s’achètent à 1650 BIF par kilo alors que celles de jaunes s’achètent à 1800 BIF. Un sac de 25 kg de farine de maïs dénommé Tagata produit par l’entreprise locale coûte 62000 BIF contre 36000 BIF du mois de février de cette année. Celui de la farine portant le nom de smart s’achète 65000 BIF contre de 3800 BIF il y a deux mois.
Ce vendeur critique la décision prise de vendre la production nationale des graines de maïs au programme alimentaire mondiale. Et l’achat de la production du maïs au producteur constitue la cause de la hausse du prix de graine de maïs locale, indique-t-il.
C’est réellement une solution !
Un acheteur croisé sur le lieu, indique qu’il a pris la décision de diminuer la quantité consommée par jours. Sinon il ne voit pas là où il peut trouver de quoi mettre sous les dents. Pour clore, il interpelle le gouvernement à prendre des décisions qui vont viser à protéger les consommateurs contre ces genres de prix le plus rapidement possible.
Les commerçants à leur tour, demandent au gouvernement d’accorder des exonérations ou bien de diminuer les taxes des produits alimentaires en provenance de l’extérieur du pays.
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Pacifique Gahama