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Burundi : les bouteilles plastiques réutilisées, un danger sur la santé humaine

Les bouteilles plastiques un danger pour la santé humaine au Burundi
La vente de l’eau, de jus, du lait et d’autres boissons dans les bouteilles en plastiques déjà utilisées, est devenue de plus en plus une monnaie courante au  Burundi, et surtout dans sa capitale économique (Bujumbura). Un docteur  infectiologue tropicale, alerte sur les multiples maladies de manque d’hygiène qui peuvent être dues à cette pratique.

Bien  que la réutilisation des  bouteilles plastiques puisse être une source de revenue pour certaines familles, tout le monde ne le voit pas de la même façon.  Le Docteur  Antoine Miburo, infectiologue tropicale et professeur des Universités au Burundi affirme que les bouteilles plastiques que nous utilisons en Afrique sont très dangereuses sur la santé humaine. Selon lui, les gens sont entrain de vendre et acheter les produits contaminés sans le savoir.

« Les bouteilles plastiques réutilisées peuvent devenir ce qu’on appelle les nids à bactéries. Les personnes qui étanchent leurs soifs par celles-ci, peuvent attraper des maladies comme l’hépatite B, la fièvre typhoïde, le choléra, la dysenterie  bacillaire et toute autre maladie parasitaire liée au manque d’hygiène.»

L’approvisionnement accentue les risques!

Les bouteilles plastiques sont ramassées par des enfants dans différents dépotoirs de la mairie de Bujumbura. Puis ils vont les revendre auprès des vendeurs de jus, d’eau, de lait et autres produits pour la réutilisation.  Au quartier nord de la mairie, l’opération de nettoyage se fait dans les rivières Nyabagera et Ntahangwa, témoignent certains de ces enfants retrouvés à l’œuvre dans ces rivières.

À en croire N. Tam, commerçante de jus dans le marché Kamenge, au micro de JA « j’achète ces bouteilles plastiques auprès des enfants.  Sept bouteilles  pour 100 FIB. Et puis je les nettoie à l’aide du savon et de l’eau. Une fois finis, je les expose sous le soleil pour les sécher. C’est après qu’elles soient séchées, que j’y mette du jus à vendre. »

A lire : Burundi: un déséquilibre nutritionnel au coeur des enfants de moins de cinq ans, (OCHA)

Dr. Antoine Miburo fait savoir que  les risques sont énormes car même si on stérilise ces bouteilles, on ne peut pas atteindre 180°C afin de détruire toutes les bactéries. Il ajoute, si les commerçants reconditionnent aux gens la réutilisation de ces bouteilles en  y mettant du jus, lait, l’eau ou autre produit, c’est continuer à affecter les citoyens. Selon lui, cela peut être remarquable après une longue période.

Que faut-il  faire?

L’ignorance est très dangereuse dans le domaine médical, d’où la nécessité d’une sensibilisation orientant la population vers une utilisation à bon initia des bouteilles en plastique. Le gouvernement, les médecins, les médias et d’autres partenaires doivent travailler en collaboration pour cette lutte, précise le Dr Miburo.

Ensuite, « Nous devons tous avoir quelque part où nous devons mettre ces bouteilles afin de les remettre à des entreprises qui peuvent les conserver ou les nettoyer correctement pour la réutilisation ultérieure. Dans le cas contraire, il vaut mieux  utiliser les bouteilles en glace qui sont facilement lavables. Seuls les gens qui ont des usines ont le droit de réutiliser ces bouteilles pour les reconditionner, martèle Dr. Antoine.»

Depuis 2018,  le Cabinet du Président de la République avait fait sortir un décret numéro No 100/009 portant interdiction de l’importation, de la fabrication, de la commercialisation et l’utilisation des sachets et d’autres emballages en plastique.

A lire aussi : L’utilisation des bouteilles en plastique : un danger ignoré

 Fidèle Asalo, stagiaire 

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